Il fut un temps où Intel pouvait prétendre rendre jaloux tout industriel. Non seulement le fondeur enregistrait des ventes colossales, mais encore il réussissait à en profiter amplement grâce à des marges confortables qui lui faisaient gagner un dollar pour trois de produits vendus. Une époque révolue.Dévoilés hier, les résultats du troisième trimestre financier d’Intel montrent que la compagnie devra dorénavant se soucier de ne pas réaliser des pertes. De juillet à septembre, les ventes ont atteint 6,5 milliards de dollars, soit une baisse de 25 % par rapport à l’an dernier.Quant aux bénéfices, ils s’élèvent modestement à 106 millions de dollars. Pour eux, d’une année sur l’autre, la chute tient de la dégringolade : moins 96 % par rapport aux 2,5 milliards du troisième trimestre 2000.Pourtant, tout n’a pas été noir pour Intel. Peu à peu, ses usines passent à la technologie de fabrication 0,13 micron, prélude à une augmentation de la productivité. Par rapport au deuxième trimestre 2001, les ventes ont été orientées à la hausse sur toutes les gammes de produits. Mais les marges continuent à baisser, entraînant les bénéfices avec elles.Et il est inutile de compter sur un rôle positif des activités annexes : les investissements financiers d’Intel continuent à pénaliser les comptes de la société.Côté prévisions, le fondeur parle d’un quatrième trimestre à peu près équivalent au troisième, avec peut-être une légère augmentation des ventes. De quoi laisser entrevoir un panorama désastreux pour l’année 2001. En effet, sur les neuf premiers mois, le chiffre d’affaires s’élève à 19,6 milliards de dollars, en baisse de 21,6 % par rapport aux 25 milliards de 2000.Quant aux bénéfices, ils atteignent 787 millions de dollars, soit moins 90,5 % face aux 8,3 milliards de gains enregistrés au cours des neuf premiers mois de l’année précédente. A ce rythme, Intel aura gagné cette année ce qu’il avait engrangé l’an dernier en un mois et demi.Aucun sauveur ne semble en vue. Les activités Intel Communications Group (réseaux) et Wireless Communications and Computing Group (mémoires flash, chipsets pour produits mobiles,…) sont entrées dans le rouge en 2001.Et la division phare, Intel Architecture Group (microprocesseurs, carte-mère,…) voit ses gains s’effondrer. Résultat d’une guerre des prix avec AMD qui s’annonce plus meurtrière que prévue.
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