L’heure n’est encore qu’au programme pilote, mais il se pourrait bien qu’Intel élargisse cette offre étonnante. L’entreprise de Santa Clara vient en effet de lancer une nouvelle proposition commerciale pour des machines basées sur un de ses processeurs Pentium (le G6951).
Imaginons : vous achetez un PC neuf (notamment un modèle de Gateway aux Etats-Unis), mais son processeur est bridé de façon logicielle. Intel vous propose donc d’acheter une mise à jour pour votre processeur. Et ce par le biais d’une carte contenant un code à insérer sur un logiciel préalablement téléchargé. La carte est commercialisée 50 $ par des vendeurs partenaires. A noter que ce processeur n’est disponible que sur des machines complètes et n’est pas vendu seul. Et que l’option ne concerne pour l’instant que les machines sous Windows 7.
Ce fameux code libère certaines fonctions du Pentium : il augmente notamment sa mémoire cache L3 de 1 Mo (passant de 3 à 4 Mo) et ouvre le support de l’hyperthreading, ce qui confère un gain de performances substantiel à l’ordinateur.
Des puces bridées ?
Oui mais voilà, cette nouvelle offre n’a pas forcément ravi la presse américaine et les internautes, qui sont vite tombés sur le dos d’Intel, coupable selon eux de vendre des puces « bridées ». Découvrant l’affaire, Engadget a notamment titré « Intel veut vous faire payer 50 $ pour débloquer des choses que votre processeur peut déjà faire ». Et on ne compte plus les réactions offusquées face à cette nouvelle pratique commerciale de mise à jour hardware.
« C’est une perception erronée, se défend Mickaël Moreau, porte-parole d’Intel France. La preuve, c’est que l’on s’attend à ce que les machines dotés du G6951 soient vendues au même prix que celles équipées de 6950 [une version sensiblement identique, non déblocable NDLR]. Nous laissons juste le choix à celui qui achète une machine d’effectuer une mise à jour de son ordinateur pour améliorer ses performances s’il en a le souhait et le budget. »
La pratique du bridage est en tout cas commune chez les fondeurs, qui avec une même série de wafers conçoivent à l’usine des produits finis à des prix différents, pour certains volontairement limités en fonctions afin de créer des effets de gamme. D’après M. Moreau, le Pentium G6951 – une puce d’entrée de gamme – aurait peu ou prou après déblocage les performances d’un Core i3-530.
Reste une question : Intel saura-t-il sécuriser suffisamment sa solution afin d’écarter les hackers qui tenteront inévitablement de débrider ses processeurs… sans payer ?
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