Dans un exercice auquel il se prête rarement, Intel a comparé les performances de ses Core de 11e génération et les M1 d’Apple. Pour rappel, ils font désormais tourner une partie des Mac mini et MacBook Pro, et toute la gamme de MacBook Air.
Le géant de Santa Clara oppose ainsi ses puces de dernière génération et les M1 sur plusieurs points : les performances d’exécution de programmes natifs ou non natifs, la capacité des M1 à faire tourner de nombreux logiciels, l’autonomie, ou encore certaines limites dans la gestion des écran externes ou même de différentes manettes de jeux.
Des M1 moins performants pour les tâches du quotidien
Intel indique ainsi que dans le test WebXPRT 3, son Core i7-1165G7 de 11e génération domine largement le M1. Même chose pour des tests avec des applications du quotidien, comme l’export d’un PowerPoint en PDF, ou l’exécution de plusieurs macros dans Excel. Intel précise même avoir utilisé la version ARM d’Office pour ces tests, ce qui signifie que le processeur Intel n’était pas à son avantage.
La firme de Santa Clara s’est aussi livrée à des comparaisons de conversion de fichiers 4K, d’AVC en HEVC/H.265. En utilisant Handbrake, le Core i7 serait 1,12 fois plus rapide que le M1.
Plus intéressant encore, le M1, qui embarque 16 cœurs dans son Neural engine dédié aux tâches liées à l’intelligence artificielle, serait écrasé par le Core i7 d’Intel.
En utilisant un outil de réduction du bruit et d’élargissement du cliché (Gigapixel AI and Denoise AI, de Topaz Lab), Intel aboutit à un résultat qui ne laisse pas tellement de place au doute.
Son Core i7 serait 5,67 fois plus rapide pour la réduction de bruit numérique et 6,02 fois plus performant que le M1 pour l’élargissement de l’image. C’est une véritable correction. Ce résultat est sans doute lié au fait que l’outil de Topaz Lab a été optimisé pour tirer parti de l’accélération matérielle intégrée dans les processeurs Intel.
Le jeu, talon d’Achille d’Apple
Intel n’en reste pas là et s’amuse en abordant la question du jeu. Il compare son Core i7 au M1 au fil de dix titres. Pour être exact, seuls cinq permettent réellement une comparaison, puisque les autres ne tournent simplement pas sur macOS M1. L’historique Wintel a ses avantages.
Pour les titres qui s’exécutent sur les Mac, trois obtiennent un meilleur résultat sur le M1. Néanmoins, il est clair que le passif des Mac pèse lourd, en l’occurrence. Depuis quand les ordinateurs d’Apple ne sont-ils plus considérés comme des machines de jeu ?
Le géant de Santa Clara veut enfoncer le clou en assénant un dernier coup : les MacBook ne seraient pas assez performants pour obtenir sa certification Evo. Ils seraient trop lents pour réaliser certaines tâches du quotidien, comme basculer vers le calendrier dans Outlook, ou lancer une conférence Zoom. Ce dernier pic est évidemment intéressant à prendre en compte, mais il repose surtout sur un ensemble de critères propres à Intel. Y a-t-il un PC avec processeur AMD qui soit certifié Evo ?
L’autonomie, pas de grande différence ?
Intel veut frapper là où ça fait mal, au niveau de l’autonomie. Les MacBook, équipés d’un M1, ont en effet affiché des résultats incroyables qui les ont placés immédiatement au top de notre classement des portables les plus autonomes.
En opposant un MacBook Air M1 et un Acer Swift 5, avec Core i7-1165G7, Intel assure que la différence d’autonomie est minime. 10h12 pour le Mac et 10h06 pour le portable d’Acer. Sur ce point, les résultats sont surprenants, et inférieurs à ceux que nous avons obtenu lors de nos tests. Il faudra reproduire ces benchs pour s’en faire une idée plus précise.
On précisera juste que lors de nos tests, c’est le MacBook Pro qui a obtenu les meilleures autonomies, même si le Swift 5 peut davantage être comparé au MacBook Air, effectivement.
Les limitations extérieures
Pour finir, Intel dresse une longue liste de périphériques (casques, eGPU, tablettes graphiques, manettes, etc.) qui ne fonctionnent pas avec les Mac M1. Dans certains cas, ces manques peuvent être expliqués par des défauts de jeunesse (liés au logiciel, notamment), par une volonté de construction de gamme, ou encore par de véritables limitations. La plate-forme M1 n’est clairement pas parfaite, et connaît quelques limites. Mais visiblement pas assez pour ne pas inquiéter Intel.
En novembre dernier, le géant des processeurs était déjà sorti de sa réserve habituelle pour croiser le fer avec les derniers processeurs AMD. Une communication qui avait surpris les observateurs du marché de CPU et qui leur avait fait dire qu’Intel devait se sentir menacé pour se « rabaisser » à cet exercice. Le fait que le fondeur tourne désormais son attention vers les puces Apple Silicon est sans doute un signe qu’Apple a frappé juste, et suffisamment fort pour ébranler la citadelle Intel.
D’autant que derrière les puces M1 se dessinent déjà les prochaines puces Mx, et, plus risqué encore pour Intel, une tendance de fond qui verrait les PC s’éloigner du monde Intel/x86 pour se tourner vers les SoC ARM. Des processeurs qui promettent des machines plus autonomes et au moins aussi performantes.
Source : PCWorld
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