La norme de connectique et de transfert de données Thunderbolt 4 a beau être la Rolls du genre, elle a du mal à percer et à s’installer dans l’esprit des utilisateurs. Si les 80 Gbit/s de débits – le double du Thunderbolt 3 ! – et l’intégration à la fois de l’USB 4 et de tous les protocoles (réseau, écran, etc.) que vous pouvez imaginer en font le meilleur standard sur le papier, dans les faits, il en va autrement : le mot « USB » règne en maître.
Outre les améliorations techniques, l’intégration de la norme 4 dans tous ses processeurs depuis Ice Lake (10e génération, nous en sommes à la 12e), ou l’ouverture du Thunderbolt 3 (gratuité pour tous les industriels), Intel joue aussi sur des pièces de l’écosystème. Comme ce drôle de prototype de pied d’écran que nous avons pu voir lors d’un voyage de presse dans les locaux d’Intel en Israël.
Du point de vue technique, il s’agit non pas d’un écran mais « juste » d’un pied qui intègre nativement une connectique Thunderbolt. À la fois pour l’écran, pour des prises (format USB type C), ou pour faire transiter les informations de la webcam au style futuriste intégrée au sommet de son mât. L’intérêt du concept est de vous laisser choisir votre dalle.
Le concept du mât est d’être livré nu, avec un système de fixation standard VESA pour y intégrer la dalle qui colle à vos usages, aussi bien en taille (de 20’’ à 42’’), qu’en technologie d’affichage. Les gamers préféreront des dalles VA ou TN, les graphistes des dalles IPS haut de gamme, les vidéastes (ou gros consommateurs de vidéo) des dalles OLED, etc. Voyant que son standard n’est pas aussi adopté qu’il le souhaiterait, Intel prend donc les devants.
« Ceci n’est pas un produit final, mais un concept que nous présentons à nos partenaires », nous a déclaré un ingénieur sur place. Et comme bien souvent pour vendre ses puces, Intel investit dans des designs gratuits. « Il n’y a pas de redevances dessus, les industriels peuvent profiter de et adapter librement notre design pour leurs produits commerciaux ».
Une approche qui permet aux consommateurs de ne plus avoir à penser à la connectique, mais qui pose des questions sur la cible ou les cycles de renouvellement. L’écran est généralement gardé sur plusieurs générations de tours ou de PC portables, quels sont les publics qui pourraient être intéressés par choisir séparément dalle et pied ? Les marques qui vendent des écrans sont-elles intéressées ? « Nous ne pouvons pas parler de nos discussions avec les autres entreprises », nous a-t-on répondu.
Le concept a cependant le mérite de rappeler que le Thunderbolt 4, il faut le rappeler, s’avère supérieure à l’USB normal. Autant dans les garanties de compatibilités que de débits : le Thunderbolt 4 est un standard « mieux-disant » qui ne propose pas de version castrée. A contrario, les multiples prises USB C que nous rencontrons tous les jours dans les différents PC portables sont moins transparentes : combien d’écrans, de quelles définitions et de quelles fréquences maximum votre machine peut-elle piloter ? La charge est-elle prise en compte sur une ou plusieurs prises ?
Autant de questions qui ne se posent pas avec le Thunderbolt : il suffit de savoir la norme prise en charge (Thunderbolt 1, 2, 3 ou 4) et vous avez des spécifications précises… toujours dans le haut du panier quand on la compare aux différentes normes USB tournant, elles aussi, autour du format physique USB C.
Au moment où nous avons découvert ce prototype, nous n’avons reçu aucune information sur sa transformation prochaine en un éventuel produit commercial.
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