Fin de l’aventure pour Integra, une société française spécialisée dans l’hébergement de sites créée en 1996. En effet, la société américaine Genuity lance une OPE de 125 millions d’euros sur son concurrent français. Integra avait profité de la spéculation sur les valeurs technologiques pour mener une politique d’expansion agressive, lui permettant d’avoir une présence dans dix pays européens.C’est également cette politique d’acquisition qui aura fait perdre à Integra son indépendance. La crise des valeurs high-tech a conduit l’hébergeur à provisionner plus de 300 millions d’euros pour compenser la perte de valorisation des sociétés qu’Integra avait acquis au prix fort. Les résultats 2000 furent si catastrophiques (51 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 349 millions de pertes) que l’hébergeur a préféré se vendre tout de suite, plutôt que de prendre le risque d’aller seul vers l’équilibre financier attendu pour le deuxième trimestre 2002.Pour l’année 2000 en France, Integra se classe au treizième rang pour l’hébergement d’applications e-business ?” la société détient une part de marché de 1,8 %, selon une étude Markess International.La transaction offre une prime de 14 % par rapport au cours de clôture d’Integra, le 30 mai ?” soit 2,43 euros par action. Un chiffre nettement inférieur au cours d’introduction, qui était de 4 euros en juin 1999, et très loin du plus haut historique ajusté de 48,40 euros, le 7 février 2000.Aux termes de l’OPE censée démarrer vers la mi-juin pour se terminer à la mi-août, les dirigeants de Genuity pourraient introduire leur société à la Bourse de Paris.La société américaine, dont la présence en Europe reste embryonnaire, devrait par la même occasion rebaptiser Integra en Genuity Europe.
Deux acteurs endettés
Le nouvel ensemble affiche un chiffre d’affaires pro forma de 1,394 milliard d’euros en 2000 et 5 400 employés dans 19 pays. Des chiffres en trompe l’?”il, puisque les deux sociétés ont généré de lourdes pertes l’année dernière.Pour comparaison, les recettes de Genuity (1,343 milliard d’euros) sont vingt-six fois supérieures à celles d’Integra (51 millions d’euros), en 2000. La perte opérationnelle avant impôt des deux sociétés atteint respectivement 1,121 milliard d’euros pour Genuity, et 46,4 millions d’euros pour Integra.De son côté, Gabe Yackanich, président de Genuity, a assuré que le groupe devrait économiser plus de 50 millions de dollars d’investissements, grâce au rachat d’Integra. La société française apporte certains équipements que le groupe américain envisageait d’acquérir en Europe.Philippe Guglielmetti, fondateur d’Integra, a souligné que Genuity, en raison des complémentarités géographiques et techniques, était le partenaire idéal. ” Ils sont forts aux Etats-Unis et nous sommes forts en Europe. Ils ont les réseaux et nous avons des centres serveurs “, a-t-il dit aux journalistes.Gabe Yackanich a souligné que l’opération permettait à Genuity, détenu à 9 % par l’opérateur américain Verizon, d’accoître ” sa présence géographique ” en Europe, où le marché de l’hébergement représente un chiffre d’affaires de 2 milliards deuros en 2000, selon Markess International.
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