Si le patron d’Intel France était un PC, on dirait qu’il embarque l’intelligence et la puissance d’une puce de dernière génération. Mais Stéphane Nègre n’a rien d’une machine, au contraire. Il offre un visage humain au numéro 1 des fondeurs, une incarnation qui, à notre avis, lui faisait défaut. Lorsque nous l’avons rencontré pour préparer cet entretien, nous étions à quelques jours du 15 novembre 2011, une date historique, celle des 40 ans du microprocesseur et de la naissance d’une industrie promise à un succès fulgurant. Un succès, c’est ainsi que l’on peut aussi qualifier la carrière de Stéphane Nègre, laquelle se confond parfois avec le destin de la micro-informatique. “ Quand j’ai démarré ma vie professionnelle, ce qui me plaisait, c’était l’innovation. Les usages, eux, n’existaient pas encore. Cela restait très technique ”, se souvient-il. Son premier métier fut d’écrire du logiciel… pour des lave-linge, le premier ordinateur de bord d’une voiture (la Talbot Tagora, pour ceux qui s’en souviennent) et même un pèse-personne. À son arrivée chez Intel, il s’occupe du marché naissant des télécommunications. Il vend des processeurs à France Télécom et à Matra pour leurs stations de base ; c’est l’époque du Bi-Bop et d’Itineris. “ Ce marché est devenu complexe en quelques années, entre le moment où on a coupé le fil reliant le combiné à sa base et celui où on a rendu possible le fait de téléphoner dans la rue, quand il a fallu mettre de l’intelligence dans le réseau. ” En vingt-deux ans d’Intel, il a participé à l’émergence du CD-Rom, au déploiement du Pentium MMX en Europe, à l’explosion de l’informatique dans les entreprises du Cac 40… Stéphane Nègre rappelle souvent qu’Intel n’est pas qu’un fondeur : “ La puissance logicielle est difficilement dissociable de la puissance matérielle. Intel vend le meilleur processeur qui soit et le logiciel permettant son exploitation optimale. ” Stéphane Nègre s’est aussi occupé des relations avec les éditeurs européens. En 2008, il prend les rênes de la filiale française. Un accomplissement, pas un aboutissement. Stéphane Nègre entreprend une vaste campagne de recrutements et d’investissements sur le territoire. Décidé à faire rayonner la France et son intelligence numérique dans le monde, il promet des résultats concrets dès 2012, notamment en débarquant sur des marchés où on ne l’attend pas… Si nous sommes heureux de vous offrir ce premier grand portrait de Stéphane Nègre dans la presse, nous parions volontiers que ce ne sera pas le dernier !
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