La lecture d’un dictionnaire historique incite forcément à la modestie. L’ouvrage rédigé sous l’autorité de Jean-Noël Jeanneney, et consacré à l’histoire de la radio et de la télévision en France, l’Écho du siècle, ne fait pas exception.Il pourrait ainsi être recommandé à certains managers, qui sont parfois tentés de nous faire croire à leur esprit d’innovation, alors qu’ils ne font que participer au bégaiement de l’Histoire.
On y apprend que, dès 1881, le service du Théâtrophone propose aux Parisiens l’audition de spectacles de l’Opéra et de la Comédie française sur leur poste téléphonique. Une sorte de produit culturel déjà livrable à domicile. Ayant eu peut-être raison trop tôt, ledit service n’a pas grand succès, et la TSF y met fin au début des années 1920.
Le choc des technos
Et les auteurs d’expliquer, en outre, comment la portabilité de la toute nouvelle caméra Bétacam a sûrement, à sa manière, joué un rôle dans le déroulé de la guerre froide. Lorsqu’en 1983, un reporter en vacances à la Grenade a pu transmettre quasiment en direct les images du débarquement des troupes américaines, en chasse contre le régime castriste.Au-delà des anecdotes, ce livre permet aussi de retracer le lien entre la technologie et le pouvoir politique. Comment chaque nouveau support (télégraphe, radio, téléphone, télévision, internet, etc.) a d’abord suscité l’inquiétude des autorités, avant que ces dernières sachent pleinement les utiliser. On lira avec intérêt le récit de l’arrivée des premiers énarques à l’ORTF en 1960. Les représentants de la haute fonction publique au pays des saltimbanques. La lecture d’un dictionnaire historique est également un bon moyen de se rafraîchir la mémoire… donc de préparer l’avenir.
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