Hier, lors d’un dîner officiel, l’association Innocence en danger tirait la sonnette d’alarme. Elle voulait alerter les milieux politiques et les acteurs de l’Internet français des
dangers que représentent pour les mineurs les espaces de dialogue sur Internet (ou chat, de l’anglais bavardage).Chiffres à l’appui, Innocence en danger cite une étude menée dans les pays nordiques (Danemark, Irlande, Norvège et Suède) selon laquelle un enfant sur trois aurait été abordé sexuellement par des adultes lors de chats. Marie Pia-Hutin
Houillon, vice-présidente et avocate d’Innocence en danger prétend ne pas avoir une vision alarmiste d’Internet : ‘ Connectez-vous sur un chat en vous faisant passer pour un adolescent, et voyez vous même en combien de
temps vous serez sollicité ‘.Aussi l’association a-t-elle décidé de lancer un campagne à destination non pas des enfants, mais de leurs parents, qu’elle juge mal informés. ‘ La pédo-criminalité est un phénomène patent sur Internet. Face à
l’impossibilité de réglementer le Web, nous avons préféré nous orienter vers la prévention. Nous voulons alerter les parents. Ils connaissent moins bien Internet que leurs enfants. Ils s’imaginent que ces derniers sont à l’abri parce que
l’ordinateur est à l’intérieur de la maison ‘, poursuit Marie Pia-Hutin Houillon.Dès la fin du mois de novembre, Innocence en danger espère que la presse et les chaînes de télévision offriront des espaces aux affiches et aux spots conçus par l’agence Saatchi et Saatchi.Parallèlement, l’association, créée il y a cinq ans, a participé au développement du logiciel de contrôle parental d’activité
LCPA, sensé permettre aux adultes de contrôler et bloquer les chats. Gratuit dans sa version de base, cet outil sera également commercialisé avec une option d’alerte à
distance.
Responsabiliser les parents
Lycos, qui via Caramail gère des chats depuis 1998, envisage de participer à cette campagne de prévention. L’hébergeur devrait procéder à l’envoi d’e-mails destinés à
‘ responsabiliser ‘ les parents, tout en leur indiquant un panel de logiciels de
contrôle parental à télécharger.Néanmoins, ‘ nous ne partageons pas la vision dramatique des associations. Internet n’est pas un repère de pédophiles. Le nombre d’affaires de pédophilie n’a pas été décuplé avec l’avènement
de ce nouveau média ‘, commente Olivier Soussan, directeur de la communication chez Lycos France. Pas question de supprimer les chats et les forums que Lycos conçoit comme des espaces de
‘ libéralisation de la parole ‘.Toutefois, conscient du problème, Oliver Soussan rappelle que ces espaces de dialogue sont surveillés par une cinquantaine de modérateurs, sélectionnés en bonne et due forme après plusieurs entretiens.Côté pouvoirs publics, un
site de prévention a été mis ligne. Outre la présence d’un formulaire de dénonciation, il rappelle que l’article 227-22 du code pénal punit de cinq ans d’emprisonnement et de
75 000 euros d’amende ‘
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