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Ingénieurs et musiciens, ils créent un home studio virtuel

Permettre la création musicale sur ordinateur, telle était l’idée de deux ingénieurs de l’INPG passionnés de musique en créant Arturia en juin 1999.

La capacité et la puissance des ordinateurs actuels ouvrent aux particuliers l’accès aux logiciels métier réservés hier aux seuls utilisateurs professionnels. Une opportunité aujourd’hui saisie par la jeune entreprise Arturia, qui veut drainer les musiciens amateurs vers la création musicale sur ordinateur avec la diffusion de son logiciel Storm. Dès lors, composer un morceau de rock devient un jeu d’enfant : “Il suffit de sélectionner par simple clic de souris les basses et les guitares électriques, les synthétiseurs et les bo”tes à rythmes, sans oublier les tables de mixage… pour avoir à portée de main son propre studio de composition virtuel”, indique Frédéric Brun, l’un des fondateurs de l’entreprise.
On l’imagine, Frédéric Brun (27 ans) est un musicien averti. Tout comme son associé, Gilles Pommereuil (25 ans). “Nous nous sommes rencontrés à l’Institut national polytechnique de Grenoble. Nous appartenions au même orchestre amateur. Gilles en était le chef d’orchestre”, se rappelle le violoniste. Passionné de musique mais aussi d’informatique, son complice Gilles Pommereuil développe en janvier 1998, tout en préparant son DEA en acoustique à l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), un logiciel de création musicale. Six mois plus tard, il contacte Frédéric, qui avait, lui, poursuivi ses études en droit et créé une société d’import/export. Convaincu de tenir la bonne partition, tous deux créent leur société afin de valoriser le logiciel. Frédéric Brun connaît, bien sûr, la musique : il lance d’emblée les études de marché, crée son business plan, dépose des dossiers de candidature et remporte les premiers concours.
Un an plus tard, les deux acoly- tes ont enfin trouvé le ” la ” en se positionnant sur le marché ” segment intermédiaire “, entre le grand public et les professionnels, avec un logiciel complet et simple d’emploi, baptisé Storm. Sur les conseils des organismes d’aide locaux, ils font appel aux compétences d’une troisième personne. Pionnier des start up, Charles Malka est sorti de la même école qu’eux vingt ans plus tôt, et c’est un entrepreneur à succès. Le 1er juillet 1999, l’équipe est au complet. Six mois s’écoulent. Le logiciel est entièrement achevé, et l’argent nécessaire récolté. La société démarre alors avec un capital de 440 000 francs et un premier plan de financement de 2 millions de francs.
Au bout de six mois d’activité, Arturia affiche cinq cents logiciels vendus. Et l’entreprise a mis sur pied un réseau d’importateurs en Angleterre, en Allemagne, en Afrique du Sud, en Australie, au Benelux et au Japon.
D’ici à 2001, la start up envisage d’étendre son marché à l’Amérique du Nord, la Corée, et d’autres pays d’Europe. Pour y parvenir, les responsables de la société envisagent ainsi de recruter une quarantaine de personnes

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Marie de Scorbiac