Les systèmes électroniques de radionavigation se multiplient. C’est vrai dans l’industrie militaire, ce le sera aussi demain dans votre voiture ou votre téléphone portable. Vous ne pourrez bientôt plus vous en passer. Rien d’étonnant, dans ce contexte, que les ingénieurs logiciel embarqué temps réel soient aussi demandés dans des sociétés comme Matra, Sagem, Thales Navigation ou encore EADS.
Concevoir des systèmes réactifs
Il s’agit pourtant d’une fonction très pointue, comme l’explique Claude Carbonneau, DRH chez Thalès Navigation, spécialisé dans les systèmes de radionavigation : “Le poste d’ingénieur logiciel embarqué temps réel consiste à développer un logiciel qui va assurer le traitement en temps réel des données et les traduire de façon compréhensible pour l’utilisateur.” Il s’agit donc, pour cet ingénieur, de développer des programmes gérant des informations qui parviennent en continu et doivent être analysées instantanément. Or, ce traitement doit s’effectuer dans un environnement contraignant : les temps de réaction admissibles des systèmes sont faibles, et les capacités de mémoire limitées. En outre, qu’il s’agisse de fabriquer un GPS pour une automobile, un système de radiosurveillance ou une carte à puce, il ne faut pas oublier qu’il doit être intégré dans un appareil.“Les entreprises réclament toujours des professionnels expérimentés”, constate Frank Pasquier, directeur de la division informatique dans le cabinet de recrutement Michael Page. Le droit à l’erreur n’existe pas. Ce que confirme Bruno Lancien, ingénieur chez Thales Navigation : “Nous devons assurer le parfait fonctionnement de nos produits. D’où un processus de validation contraignant.” La fiabilité des systèmes est primordiale. Celle des hommes et des femmes qui les conçoivent aussi. Dès lors, le candidat au profil adéquat se fait de plus en plus rare. C’est, en général, un ingénieur de développement en télécommunications, diplômé de l’Ireste (l’Institut de recherche et d’enseignement supérieur aux techniques de l’électronique) ou de l’Institut national des sciences appliquées. “Le candidat idéal cumulera une formation informatique en environnement objet et des compétences en électronique, indique Frank Pasquier. Nous recherchons des ingénieurs formés dans les filières informatique ou électronique, avec deux à trois ans d’expérience”, confirme Claude Carbonneau. L’électronique apporte une bonne appréhension des contraintes des appareils qui vont intégrer les logiciels temps réel. Mais cette double compétence reste rare. Et le fait que “le marché de l’ingénieur logiciel embarqué temps réel ait un faible volume n’arrange rien”, indique Frank Pasquier. L’heureux élu se paye donc de plus en plus cher. Et il faut savoir lui offrir des perspectives motivantes pour l’attirer. “En termes d’évolution de carrière, précise Claude Carbonneau, le salarié se verra d’abord offrir un poste de développeur temps réel. Il gérera un sous-ensemble du logiciel. Il peut ensuite devenir responsable de lot de travaux, c’est-à-dire de l’ensemble d’un logiciel.” Les développements technologiques et commerciaux dans ce domaine devraient ouvrir à cette filière de nouvelles perspectives. Un message à faire passer auprès des étudiants en informatique et électronique !
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