“L’ingénieur d’études commence à intervenir en amont du développement, dans la phase d’analyse. Puis il veille à l’identification et à la mobilisation des outils de développement, standards ou sujets à développements spécifiques. Ensuite il réalise la programmation et l’intégration de l’application.” Parce qu’elle est synthétique, la définition proposée par Pierre Cannet, directeur du site de recrutement Blue-Search.com, exprime bien la grande variété des champs d’application du métier. Partant de là, le savoir-faire technique requis pour ce profil correspond bien à celui d’un généraliste… capable de se spécialiser. “Il repose sur quatre éléments clés, souligne Pierre Cannet. Ce sont les systèmes d’exploitation, les langages de développement, les bases de données et les protocoles de communication.” L’arbitrage entre ces domaines techniques varie naturellement en fonction des besoins des entreprises. Ainsi, “tant que le marché est resté orienté vers internet, la connaissance des environnements ” libres ” (open source) a constitué une valeur ajoutée des CV “, poursuit-il. Et quoique les opérateurs télécoms et les dot.com recrutent moins qu’hier, une expérience en environnement Unix et Linux reste perçue comme un plus. “Les compétences en logiciels ” libres ” s’obtiennent sur le terrain. Nous privilégions donc les jeunes diplômés, car l’expérience en la matière est de moindre importance “, note Valérie Magrez, DRH d’Akio Solutions, éditeur de solutions de gestion d’e-mails. Des profils plus expérimentés, capables de s’adapter aussi rapidement à ces nouvelles façons de travailler, seraient idéaux. Mais ils sont rares. On ne demande pas tout à nos ingénieurs, sauf un esprit curieux et créatif.” La formation exigée est rarement inférieure à bac + 5, sauf dans le cas de programmeurs cadres déjà bien expérimentés. Le poste est ouvert aux débutants, mais les entreprises préfèrent deux ans d’expérience, au moins. “L’ingénieur est dominant, avec une maîtrise informatique ou une Miage, et parfois un diplôme universitaire ?” particulièrement en mathématiques. On observe d’ailleurs une tendance des entreprises à recruter des profils issus des sciences dites dures “, observe Pierre Cannet. Une conséquence de la pénurie ressentie l’an passé ?” résorbée depuis ?”, qui maintient la profession dans une fourchette satisfaisante de rémunération et la fait encore bénéficier d’une demande soutenue.
Un métier toujours recherché
“En dépit du ralentissement exceptionnel du mois de septembre, la recherche d’ingénieurs d’études reste élevée pour des profils spécialisés : des consultants SAP, par exemple, dont la demande a véritablement flambé en début d’année, ainsi que des consultants pour la gestion de la relation client (GRC) ou pour les progiciels de gestion intégrés (PGI), ou encore orientés e-business “, signale Patrick Pedersen, directeur général du site de recrutement Jobpilot.com. Seuls certains profils très orientés télécoms pourraient connaître une relative et momentanée désaffection.“Les entreprises accordent une plus grande importance à l’ouverture commerciale des candidats, à leur capacité à gérer les relations avec la clientèle, estime Pierre Cannet. Même si le poste reste très technique, les introvertis n’auront guère de succès.” Opinion confirmée par Nathalie Jaouen, DRH chez Telisma, éditeur d’applications vocales : “Nous recherchons des doubles compétences, techniques et commerciales. Nous privilégions les candidats à fort potentiel d’évolution, capables de saisir les problématiques de l’entreprise et de s’engager complètement dans leur métier. L’aspect psychologique peut être décisif.”
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