Parallèlement à l’effervescence autour du processus d’attribution des licences, la perspective de l’UMTS entraîne une multiplication des initiatives industrielles. Après Nortel Networks et Matsushita en 1998, puis Siemens et Nec à l’automne dernier, c’est maintenant au tour d’Alcatel et de Fujitsu de se rapprocher. Le constructeur français va ainsi apporter l’ensemble de son activité dans les infrastructures cellulaires (près de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 1999) à une société commune avec Fujitsu.
Etre prêt dès les premiers appels d’offres
Présenté par Alcatel comme une ‘ grosse opération ‘ – même si elle porte sur moins de 10 % de son chiffre d’affaires global -, ce rapprochement vise essentiellement le marché des infrastructures UMTS. Un marché où Fujitsu, fournisseur de l’opérateur japonais NTT DoCoMo, se révèle relativement bien positionné. ‘ Cet accord nous fait gagner de neuf mois à un an ‘, résume Gérard Dega, responsable des infrastructures cellulaires d’Alcatel. De manière plus prosaïque, l’équipementier s’efforce de combler son retard dans l’UMTS en s’adossant à un constructeur japonais, un an après s’être rapproché de Motorola pour des développements conjoints sur ce même créneau. ‘ Motorola ayant pris du retard dans l’UMTS, nous avons été contraints de changer notre fusil d’épaule, afin de ne pas passer à côté des premiers appels d’offres ‘, reconnaît-on dans l’entourage de Serge Tchuruk, le président d’Alcatel. Contrôlée à 66 % par Alcatel et à 34 % par Fujitsu, la structure commune aux deux partenaires, forte de deux mille ingénieurs, compte remporter 20 % du marché mondial des infrastructures UMTS, autrement dit près de 2,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’horizon 2003.
En ce qui concerne les produits, la disponibilité des premiers équipements UMTS est annoncée pour le milieu de cette année. Un tel rapprochement dans les infrastructures cellulaires préfigure-t-il d’autres alliances ? Dans le monde des portables, par exemple ? ‘ Dans les terminaux, on vend une marque ‘, répond Jean-Pierre Halbron, directeur général adjoint d’Alcatel. Il écarte ainsi d’éventuels partenariats dans ce domaine, où le groupe s’est fixé un objectif de vente de vingt millions de terminaux pour cette année (contre 11 millions en 1999).
Parallèlement à cet accord entre Alcatel et Fujitsu, Lucent Technologies et Siemens viennent de se rapprocher autour de l’UMTS. Les deux partenaires ont respectivement vocation à se concentrer sur les infrastructures et sur les terminaux afin de disposer d’une offre globale.
Seuls Ericsson et Nokia peuvent se dispenser de partenariats
Nul doute que ces diverses initiatives ne font que préfigurer d’autres partenariats autour de la téléphonie cellulaire de troisième génération. Hormis Ericsson et Nokia, aucun constructeur ne semble capable de poursuivre l’aventure tout seul.
Il sera, d’ailleurs, intéressant de suivre l’évolution de l’alliance entre Motorola et Cisco autour de l’IP sans fil, alliance à laquelle les deux entreprises consacreront un investissement de 1 milliard de dollars (lire 01 Réseaux, n?’ 61, p. 9).
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