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” Infrastructures : qui décide ? “

Oser poser une telle question ! Quel sacrilège ! Surtout en France, patrie de la sacro-sainte séparation maîtrise d’ouvrage-maîtrise d’?”uvre, approche dont les dégâts ne font…

Oser poser une telle question ! Quel sacrilège ! Surtout en France, patrie de la sacro-sainte séparation maîtrise d’ouvrage-maîtrise d’?”uvre, approche dont les dégâts ne font que commencer. Heureusement pour nos voisins, elle est inconnue hors des frontières de l’Hexagone.La démarche que je propose ?” antidote à la précédente ?” donne la priorité aux… infrastructures qui s’imposeront aux besoins, dans la majorité des cas. Un exemple pour l’illustrer : pour un aller Paris-Lyon, quelles seront les réponses de votre agence de voyages ? Les horaires TGV, ceux d’Air France et les tarifs de l’autoroute SAPRR. Ces trois réponses d’infrastructures de transport s’imposeront à vous dans 99,99 % des cas. Cette démarche s’appuie sur trois idées fortes : séparation des infrastructures en deux familles : technique et utilisation ; séparation des besoins en deux familles : métier et soutien ; indépendance absolue entre infrastructures et utilisation.Les infrastructures techniques regroupent les domaines sans valeur d’usage pour les clients du système d’information : réseaux, serveurs, postes de travail, logiciels techniques tels que systèmes d’exploitation, bases de données ou navigateur. Les décisions dans ces domaines ?” réseaux tout IP, portail personnalisé, client léger…?” s’imposent aux utilisations pour garantir la cohérence technique du SI.Le concept d’infrastructures utilisation a commencé par la bureautique. Et il doit s’étendre à d’autres domaines, comme le décisionnel et le groupware. Il est possible de sélectionner a priori deux ou trois produits par domaine, qui couvriront 80 % des demandes potentielles. Les informaticiens, maîtrisant bien ces outils, peuvent fournir un excellent service. Dans le domaine des “besoins”, le changement est radical : au lieu de continuer des analyses fonctionnelles verticales, tout se fait dans une logique de processus transverses, classés en deux familles. Les processus métier, très peu nombreux, regroupent les activités essentielles de l’entreprise.C’est le domaine où les infrastructures ne doivent pas s’imposer. Les réponses viendront soit de progiciels métier très pointus, soit de développements spécifiques, évidemment réalisés en logique objet et Java. A l’inverse, les dizaines de processus de soutien, tels que le suivi des candidatures ou l’évaluation des budgets, sont, par définition, non spécifiques d’une entreprise. Les infrastructures utilisation s’imposent et permettent de donner des réponses très rapides et économiques.L’indépendance infrastructures- utilisation est la troisième clef de la réussite. Il est vital de pouvoir dissocier les décisions dans ces deux domaines, de les désynchroniser. Toute solution qui lie les deux est mauvaise, dangereuse à long terme, et facteur majeur de risques sur la capacité de l’entreprise à évoluer… à son rythme. Posez, par exemple, la question aux otages de la messagerie Exchange : pour passer à la version 2000 ?” un simple changement d’utilisation ?”, ils doivent changer de serveu et, surtout, d’annuaire avec Active Directory. Une décision de messagerie qui impose une décision d’infrastructures : de qui se moque-t-on ? Ceux qui se feront piéger ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes !Les avantages de cette démarche sont immédiats : en proposant des réponses industrielles à plus de 70 % des attentes grâce aux deux infrastructures, on peut consacrer l’essentiel de son “énergie informatique” aux processus métier, facteurs de compétitivité et de différenciation.Une belle année informatique 2002 qui sannonce !

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Louis Naugès