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Informatique, set et match !

De l’assistant numérique de l’arbitre au système Hawk-Eye d’arbitrage électronique, le master de tennis de Paris-Bercy repose sur un solide réseau informatique.

Ambiance feutrée au Palais omnisports de Paris Bercy (POPB), durant le tournoi de tennis qui prend place ici, chaque année. A l’heure du déjeuner, les passionnés de la balle jaune, ceux qui travaillent aux alentours, viennent suivre quelques matchs. Les phases de jeu rythment allées et venues des spectateurs autour du court principal. Afin de ne pas gêner les joueurs, ils attendent, pour accéder aux gradins, la pause entre deux sets. C’est aussi le moment pendant lequel le public, retenant son souffle durant les échanges, encourage ses champions.

Les scores donnés en un coup de stylet

Revers, coup droit. Gémissements des joueurs qui frappent violemment la balle. Duel captivant. Pour l’heure, Mikhail Youzhny face à Ernests Gulbis. On ne se rend compte du manège qu’au bout de quelques points. Après chaque échange, l’arbitre de chaise donne un coup de stylet sur un petit appareil posé sur le bras de son siège haut perché. Un PDA. L’objet a son importance : toutes les informations validées par l’arbitre alimentent directement les écrans de score. Ceux du POPB, mais aussi le site Web du tournoi et l’appli pour smartphone. Tout transite par un réseau filaire qui parcourt le bâtiment. Une équipe de la Fédération française de tennis (FFT) est prête à intervenir en cas de défaillance informatique. “ Ce sont surtout des problèmes de connectique. Une alimentation électrique qui pète, un câble à changer. On double tout, mais ça ne suffit pas ”, détaille Alex Loth, directeur des systèmes d’information, partie événementielle, de la FFT. Son téléphone mobile sonne quelques minutes plus tard. Une Led a grillé sur un des panneaux vidéo de tour de court. “ C’est typiquement le genre de souci que l’on doit gérer ”. Gulbis gagne par forfait de Youzhny. Un autre match se prépare, Arnaud Clément contre Verdasco. Ballet des spectateurs

L’œil électronique du faucon

Presque invisibles dans la pénombre des gradins, dix caméras, réparties autour du court principal, scrutent en permanence les bandes blanches. Ce sont les yeux du système Hawk-Eye, utilisé dans de nombreux sports. En cas de désaccord sur une faute ou un point, chaque joueur peut demander à recourir à l’arbitrage électronique. Trois fois par set, sachant que le joueur conserve son joker si Hawk-Eye lui donne raison. Escalade des gradins jusqu’à leur sommet pour atteindre le “ nid d’aigle ”, comme le surnomment les équipes techniques, et découvrir les images brutes. A partir des cinquante images par seconde filmées par chacune des dix caméras, les ordinateurs de Hawk-Eye calculent la trajectoire de la balle et ses rebonds. La précision est de trois millimètres. En une fraction de seconde, le tout est livré sous la forme d’une animation en images de synthèse à destination des spectateurs. En communication directe par talkie-walkie avec l’arbitre de chaise, un responsable de l’ATP valide le travail de Hawk-Eye. L’arbitrage électronique prévaut alors. Désormais, Hawk-Eye sert aussi au calcul de la vitesse des balles de service, à la place, précédemment, de têtes de radar

Le PDA de l’arbitre

Outil indispensable de l’arbitre de chaise, un PDA. Lancement du chronomètre en début de partie, décompte des points, l’arbitre valide toutes ses décisions d’un coup de stylet. Grâce à un réseau Ethernet, les informations filent vers le centre de données, lequel traite les scores et les statistiques du match. Les écrans de score, le site Web et l’appli pour smartphone du tournoi sont automatiquement mis à jour. Les actions de l’arbitre déclenchent aussi des animations, en cas de balle de set, de break ou de match, sur les panneaux vidéo, sous le contrôle de la régie de centralisation

Le central technique

En surplomb du court principal, la régie de centralisation concentre de nombreux écrans d’ordinateurs dans une petite surface. Elle s’occupe à la fois de vérifier le bon fonctionnement du réseau informatique grâce à des tests effectués en permanence, et de l’affichage sur les panneaux vidéo. Pour cette tâche, elle récupère les données d’arbitrage (celles du PDA de l’arbitre), les simulations de Hawk-Eye, et le travail des “ marqueurs ”, des personnes qui visionnent le match et recensent les éléments nécessaires pour établir des statistiques, comme le nombre de fautes directes. Des séquences vidéo sont également prévues pour l’entrée et la présentation des joueurs, ou l’animation entre deux échanges. C’est la régie qui contrôle l’imposant écran accroché à 15 mètres de haut au-dessus du court. Ses quatre faces à Led de 6,34 x 3,5 m font défiler les résultats, rejouent les dernières balles et les simulations Hawk-Eye. Des scripts, préparés par le service marketing, lancent aussi les messages des annonceurs sur les panneaux vidéo autour du court

Une salle de spectacle avant tout

“ Entrée dans 5, 4, 3, 2, 1, et retour ! ”, lance Anne, concentrée. Le palais omnisports de Paris-Bercy, lui-même équipé d’une régie technique pour le son et la lumière, est une salle de spectacle qui peut proposer jusqu’à 17 000 places assises. L’entrée des joueurs de tennis est l’occasion d’un véritable show. Le court se transforme en écran de projection avec dessins d’arabesque, explosions, et jeux avec les bandes blanches, sur une bande-son entraînante. Pour le tournoi, la FFT utilise le réseau filaire informatique du POPB. Les serveurs sont répartis à sept endroits interconnectés. Transitent par le réseau aussi bien les données sportives que celles de la billetterie et de la restauration, ainsi ainsi que le circuit vidéo interne, et les flux vidéo destinés aux télévisions

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Olivier Lapirot