IBM accélère sur l’ordinateur quantique. Après avoir dévoilé fin 2020 sa feuille de route matérielle qui promet d’atteindre la barrière des machines à plus de 1000 qbit en 2023, le géant américain va aujourd’hui bien plus dans les détails. Concrètement, en lançant cette année son environnement d’exécution – un runtime dans le jargon – quantique appelé Qiskit, IBM promet un gain de performances allant jusqu’à x100 dans l’exécution de certains programmes spécifiques. Et ce, avec le matériel actuel disponible dans le cloud quantique d’IBM.
À partir de 2022, Qiskit va aussi permettre de contrôler des circuits quantiques dynamiques, des unités qui permettent d’améliorer l’efficacité des programmes – en clair, diminuer le nombre de ressources nécessaires à la résolution d’un problème.
Le cas d’école qu’IBM promet de résoudre d’ici la fin de l’année est la simulation des différents états (et de leurs propriétés) de molécules comme de l’hydrure de lithium. Jusqu’à présent, les calculs sont des approximations qui peuvent prendre une centaine de jours pour être résolus. IBM promet ici de réaliser des calculs plus précis et exécutés… dans la journée !
Confiant dans ses capacités à dépasser les limites actuelles de l’informatique quantique, IBM promet dès 2023 l’arrivée des premières applications commerciales grâce à un niveau de performances bien supérieur à l’informatique classique. Point de magie, mais une feuille de route qui ajoute, aux améliorations matérielles exponentielles entre 2021 et 2026, l’enrichissement et la consolidation de l’environnement logiciel.
IBM promet beaucoup : rappelant qu’« il a fallu 60 ans à l’informatique classique pour aller de la programmation individuelle de chaque porte logique jusqu’aux services cloud d’aujourd’hui », le vice-président de la division de calcul quantique chez IBM, Jay Gambetta, envisage de compresser ce même processus dans les trois prochaines années !
Les briques logicielles pour accéder facilement aux ressources quantiques
IBM a commencé par s’adresser aux développeurs de noyaux logiciels et, depuis 2020, aux développeurs d’algorithmes. Dans une approche « bottom to top », il va construire les briques nécessaires aux développeurs de modèles logiciels – adaptés à la finance, à l’apprentissage machine, aux sciences naturelles (chimie, géologie, etc.) – pour finalement aller jusqu’à ses clients potentiels.
Des clients qui font tous du défrichage dans le cloud quantique, pour l’heure gratuit, d’IBM afin d’expérimenter. Car outre les universitaires et les start-up spécialisées, des banques comme JP Morgan Chase jusqu’aux pétroliers comme Exxon commencent à explorer le potentiel de cette nouvelle ressource de calculs.
Pour s’adresser à tout le monde, notamment aux programmeurs qui n’ont pas à leur arc la science de la programmation quantique, IBM promet qu’il sera dans le futur très facile d’intégrer les ressources quantiques dans le code, de la manière dont on accède à n’importe quelle autre ressource – un CPU, un GPU, etc. En faisant appel – vous vous en doutez – au cloud d’IBM.
Comme le rappelle Jay Gambetta, l’ordinateur quantique n’a pas pour but – ni comme compétences – de remplacer les ordinateurs classiques à base de silicium. Comme les GPU, les DSP ou encore les processeurs neuronaux (NPU) n’ont pas remplacé les CPU, l’ordinateur quantique doit se concevoir comme une nouvelle ressource dédiée à des calculs spécifiques et non comme un remplaçant qui effacerait l’informatique actuelle.
Ses atouts identifiés principaux sont notamment la capacité à accélérer la résolution de problème dans des domaines comme la chimie ou la biologie. Des thématiques en vogue avec la pandémie actuelle, et qui font l’objet d’une course effrénée : aux côtés d’IBM, Microsoft ou Google, le géant Amazon vient de se lancer dans la course pour la « suprématie quantique ».
Sources : IBM via VentureBeat
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