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Informatique et productivité : le débat rebondit

La dernière étude de McKinsey(*) sur les rapports entre l’investissement informatique et la productivité du travail va faire du bruit ! Partant de l’éternel paradoxe de…

La dernière étude de McKinsey(*) sur les rapports entre l’investissement informatique et la productivité du travail va faire du bruit ! Partant de l’éternel paradoxe de Robert Solow ?” prix Nobel d’économie, qui di-sait en 1987 : “On voit l’effet des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité”?”, l’étude s’attache à démontrer que cette relation est plus complexe qu’on ne le croit. Constat connu de départ : la productivité du travail aux Etats-Unis a progressé de 1,4 % par an entre 1987 et 1995 pour bondir à 2,5 % par an entre 1995 et 2000. Dans le même temps, les investissements informatiques ont respectivement augmenté de 11 et 20,2 % par an. De là à faire le lien, il n’y a qu’un pas, que nombre d’économistes et d’analystes ont franchi ces dernières années, affirmant que c’était l’industrie informatique et télécoms qui tirait la croissance et la productivité. L’analyse de McKinsey est beaucoup plus mesurée : seuls quelques secteurs ont véritablement contribué à cette accélération de la productivité, tandis que l’impact des autres (représentant les deux tiers de l’accroissement des investissements informatiques) a été nettement plus faible. Plus grave, McKinsey estime que l’impact positif sur la productivité pendant cette période 1995-2000 est largement conjoncturel : internet, an 2000, explosion des PC et des communications, etc. Bref, l’informatique n’est pas une baguette magique qui ferait gagner automatiquement en productivité ! Selon McKinsey, l’impact de l’informatique est plus fort quand elle sert directement à créer de nouveaux produits ou services (exemple de la téléphonie mobile). De plus, elle ne produit d’effets réellement positifs que si elle s’accompagne de nouveaux process de business (exemple du grand distributeur Wall Mart). Enfin, il ne faut pas en attendre des miracles dans des secteurs où une grosse part des activités ne peut être automatisée (exemple de lhôtellerie).(*) “Productivity in the United States” ; octobre 2001.

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Luc Fayard