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Infogrames veut réduire sa dépendance aux gamers

Infogrames, par la voix de son PDG Bruno Bonnell, a affiché lors du Milia sa volonté d’aller vers des jeux plus traditionnels destinés à séduire le grand public plus que les gamers. Une politique qui vise avant tout à rassurer les actionnaires.

Comme à chaque édition du Milia, le PDG d’Infogrames, Bruno Bonnell, présentait ses résultats et sa vision du marché. Une bonne part de la conférence semblait essentiellement destinée à rassurer les actionnaires. Il s’est notamment employé à démontrer que les nombreux rachats (Philips Media, GT Interactive, Hasbro Interactive…) effectués par Infogrames était le fruit d’une politique de développement parfaitement contrôlée.La croissance interne sur l’exercice précédent n’aura donc compté que pour 30 % du chiffre d’affaires (520 millions de dollars). Le reste étant à imputer aux acquisitions effectuées par l’éditeur.Et comme pour justifier le bien-fondé de ces rachats, Bruno Bonnell arborait un tee-shirt Atari. Une marque qui a rejoint le giron d’Infogrames depuis le rachat d’Hasbro Interactive en décembre dernier. Mais cette opération aura essentiellement permis à la société lyonnaise d’acquérir une multitude de licences (Monopoly, Cluedo, La roue de la fortune, Jeopardy…) pour une durée de vingt ans. Cet accord concerne également toutes les licences à venir que pourrait signer le vendeur de jouets pour son activité traditionnelle.D’après Bruno Bonnell, cette politique de licence devrait permettre à Infogrames de se créer une rente récurrente avec des produits grand public : Monopoly et autres Cluedo dans leur version interactive deviendraient des classiques au même titre que les jeux originaux. Une politique qui vise à affranchir l’éditeur des à-coups du marché liés à la réussite ou à l’échec des jeux de consoles ou pour PC destinés aux gamers.A l’encontre de cette théorie, Jean-Claude Larue, PDG d’Infogrames Europe, indiquait après la conférence qu’Infogrames misait gros pour reconquérir la confiance de ses actionnaires sur le lancement de jeux forts sur PlayStation 2 et sur PC tout au long de l’année (par exemple, Final Fantasy IX le 16 février et Alone in The dark IV en mai prochain).Le rachat d’Hasbro interactive serait néanmoins une bonne affaire puisque l’opération (pour un montant total de 100 millions de dollars) a été financée à 95 % par échange d’actions. Les 5 millions de dollars restants auraient été largement compensés par l’acquisition du bâtiment qui hébergeait les employés américains de la société dans le centre de Boston. D’après Jean-Claude Larue, l’arrivée d’Infogrames est déjà largement positive puisqu’elle a permis de multiplier par trois le chiffre daffaires avec le même catalogue.

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Isabelle Dumonteil, envoyée spéciale au Milia