J’ai mal à mon Arpu. C’est en substance le message de l’opérateur mobile Vodafone, lors de l’annonce de ses derniers résultats. Rien de cochon à tout cela, l’Arpu n’est qu’un sigle de plus pour désigner le revenu moyen par utilisateur encaissé par une société. Et rien de nouveau non plus, cela fait longtemps que les analystes (analyste, nom masculin ou féminin, synonyme de voyant ou voyante dans l’économie en réseau) prévoient que l’Arpu des opérateurs mobiles va s’écrouler.Mais ils ne sont pas les seuls à subir cette baisse : il en va de même pour certains fournisseurs d’accès à Internet, des sites d’e-commerce, ou même des médias en ligne. Bref, le panier moyen du branché serait sur la pente descendante. Certes, il y a plus d’acheteurs, mais lesdits acheteurs dépensent moins. Ce qui est relativement embêtant tout de même, quand on y pense.Le phénomène est expliqué, selon les spécialistes (spécialiste, nom masculin ou féminin, synonyme de ” j’ai une réponse à tout ” dans l’économie en réseau), par une plus grande versatilité des consommateurs, et l’arrivée en masse de nouveaux adeptes forcément moins dépensiers, etc., etc.Nous voilà bien avancés. Enfin quand je dis nous, je veux surtout dire les sociétés qui sont jugées sur leur Arpu. “Faites les cracher “, leur hurlent leurs actionnaires à longueur de journée. Alors, le remède pourrait paraître simple : nos clients achètent moins, vendons plus cher puisque nous n’arrivons pas à leur faire dépenser plus.En clair : augmentons le prix de leur abonnement au téléphone mobile, à l’ADSL, à l’Internet à bas débit (bas débit, adjectif, synonyme de ” bon sang, trois heures pour télécharger le dernier MP3 de Kylie Minogue ” dans l’économie en réseau), etc., etc.Ne croyez pas que cette possible augmentation des prix soit un fantasme né d’une soirée First Tuesday trop arrosée aux cacahuètes et à l’eau du robinet. C’est déjà une réalité. Comme le révélait Libération, il y a quelques mois, le coût d’un abonnement mobile a déjà légèrement augmenté, sans grande compensation en retour.Du côté des FAI, citons le cas de Club-Internet, qui a inventé une formule ” plus plus ” (avec certes des options de report de minutes et de garantie de capacité), pour rajouter quelques euros à la facture du surfeur. D’autres FAI réfléchissent à modifier légèrement ?” à la hausse, bien sûr ?” leur tarification.Chacun y va de son astuce marketing pour faire grimper la facture. Alors, bien évidemment, on ne peut que louer la volonté de ces sociétés d’arriver à l’équilibre et de survivre. Ce serait relativement sympa s’il en restait deux ou trois à la fin de l’année, histoire d’éviter une triste monotonie à cette chronique.Mais attention ! Déjà que, pour de nombreux Français, Internet ” ça sert à rien, ça marche jamais et c’est plein de petites filles nues “, alors si en plus ” c’est de plus en plus cher “, bonjour l’image.Le marché de l’économie en réseau est passé d’un stade où l’offre était largement plus importante que la demande (d’où la gratuité, CQFD) à un marché où la demande et l’offre s’équilibrent : ce nest peut-être pas vraiment le moment de tuer la demande !* Grand reporter au Nouvel Hebdo
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