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Industrie du disque : l’exception française en sursis

Selon l’industrie du disque, graveurs et haut débit ont contribué à faire chuter le marché mondial de 7 %. Malgré tout, les ventes ont progressé en France en 2002. Explications.

Sur le marché des ventes de disque, la France fait figure d’extraterrestre. Alors que le marché mondial affiche un repli de 7 % (32 milliards de dollars) pour l’année 2002, la France présente un bilan en hausse.Selon l’IFPI (International Federation of Phonographic Industry), une association qui regroupe 1500 labels, le marché hexagonal a progressé l’année passée de 4,1 %. Les Français seraient-ils peu enclins à pirater les
disques ? Loin s’en faut.’ Jusqu’à présent, le marché du disque français bénéficiait du retard français en équipement informatique, et en connexion Internet à haut débit dont 60 % sert au piratage ‘, commente
Hervé Rony, délégué général du SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique).Ce retard technologique combiné à un renouvellement du répertoire a permis de doper les ventes. ‘ La real TV a fait du bien au marché, concède Sophie Bramly, responsable du développement Internet
d’Universal Music. Elle a ramené les clients dans les magasins, qui une fois sur place achetaient d’autres CD. ‘

La baisse de la TVA pourra-t-elle éviter l’érosion du marché ?

Pourtant les morceaux de la Star Academy, Pop Star et autres soap music sont également téléchargeables sur les sites P2P. ‘ Bien sûr on trouve de tout sur Kazaa. Mais les fans de la Star
Academy ne sont pas le fond de commerce des réseaux peer to peer ‘,
explique Hervé Rony. Ce public très jeune n’est pas encore rodé à l’informatique, ni aux techniques de piratages, contrairement aux 15-25 ans. Et ces
derniers préfèrent de loin télécharger de la musique urbaine comme le rap et la techno, dont le répertoire, aux dires des majors, est largement pillé.Enfin, selon la SNEP, le public français aurait une relation affective avec ses artistes nationaux. Ainsi, priver de droits d’auteur Renaud ou Johnny lui poserait des problèmes de conscience, comme tendrait à le prouver le marché
national du disque, composé à 60 % d’artistes français. Quoi qu’il en soit, les professionnels s’accordent à dire que la croissance du marché du disque en France devrait stopper net en 2003.’ Avec la démocratisation du haut-débit, l’exception française pourrait bien se faire historique. Les chiffres ne sont pas bons depuis novembre 2002, et le début de l’année semble confirmer ce renversement de
tendance
‘, confie Hervé Rony.En effet en janvier et février derniers, le marché français affichait un recul de plus de 5 %. Recul que tous espèrent voir freiné sinon enrayé par lalignement de la TVA du disque (actuellement à 19,6 %) sur celle du livre
(5,5 %).

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Hélène Puel