Un an après sa mise en place, l’indice de réparabilité est un bon moyen pour savoir si l’appareil est facile à réparer. Mais est-il fiable ? Les critères ont été établis par les législateurs en accord avec les fabricants. Mais, le point faible de ce dispositif est que les indices sont ensuite fournis par les constructeurs, et non par des organismes indépendants.
L’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) a publié un rapport qui contient, entre autres, une contre-expertise du calcul de l’indice sur six appareils (trois smartphones, deux ordinateurs portables et une télévision), sans citer précisément quels sont les modèles concernés. Sur les six produits, cinq obtiennent des scores inférieurs à ce qu’annoncent les constructeurs, avec un écart d’environ 15% pour trois d’entre eux.
L’association HOP indique en particulier que les constructeurs ont tendance à surévaluer la disponibilité des pièces détachées. En outre, HOP estime que certains points de la grille de calcul sont ambigus, ce qui peut conduire à des scores différents selon l’interprétation.
De plus, les constructeurs ne fournissent pas toujours tous les détails du calcul de l’indice de leurs appareils et ne publient qu’une simple grille de synthèse.
De très bons indices pour des smartphones difficiles à réparer
L’association HOP critique par exemple certains smartphones de Samsung et d’Apple qui obtiennent de très bons indices alors que certains composants sont soudés ou collés, ce qui peut rendre la réparation très difficile, voire impossible.
Elle critique aussi le score du smartphone Vivo Y21s (7/10), car le constructeur ne propose aucune pièce détachée, ce qui empêche toute réparation.
Un téléviseur Philips obtient pour sa part un excellent indice de 7/10 alors que son score concernant le prix des pièces détachées n’est que de 7/20. Ce chiffre indique que les pièces sont trop chères et qu’il y a donc peu de chance que les clients envisagent une réparation.
Pas de réel critères discriminants
Le rapport de l’association HOP dresse ainsi un portrait peu flatteur du calcul de l’indice de réparabilité. Rappelons que chaque sous-critère bénéficie de la même pondération et qu’il n’y a pas de note éliminatoire.
L’association souhaite que les autorités françaises renforcent la transparence et la fiabilité de l’indice de réparabilité, en modifiant le système de notation pour donner plus de poids à des critères importants tels que la facilité de démontage d’un appareil, ainsi que la disponibilité et le prix des pièces détachées.
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L’association indique également dans son rapport que le déploiement de l’indice n’est pas le même selon la catégorie de produit (lave-linge à hublot, smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs et tondeuses à gazon électriques).
En consultant une base comportant 2 000 indices, elle observe qu’il est très facile de trouver un score pour un smartphone, mais nettement plus difficile pour un ordinateur portable.
Enfin, les produits avec un score inférieur à 4/10 restent marginaux. Cela peut signifier que la plupart des appareils sont facilement réparables, ou bien que les grilles de calculs ne sont pas suffisamment discriminantes.
Source : HOP
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