Détente ou syndrome de Munich ?
Tous les marchés financiers se sont orientés à la hausse suite à la volte-face des dirigeants irakiens qui acceptent sans condition le retour des inspecteurs en armement des Nations Unies. Alors que les économies européennes et américaines entrent dans des phases de convalescence, un électrochoc de type guerre du Golfe n’est pas nécessaire. C’est avant tout la confiance que réclament les marchés. Mais la détente sur le front États-Unis/Irak ne doit pas faire illusion. On peut se réjouir de la récente initiative irakienne pour désamorcer la crise, car éviter une guerre est une bonne chose. Ce n’est pas une raison pour croire au marché des dupes. Cela s’appelle le syndrome de Munich.
Volatilité
Bernard Liautaud, le président de Business Objects, leader mondial des fournisseurs de solutions de business intelligence, estime que la reprise du secteur aura lieu dans deux trimestres. Mais le pôle de croissance est plus que jamais situé aux États-Unis. Le cours actuel du Français coté au Nasdaq et au Premier Marché fait ressortir une valorisation égale à celle d’il y a cinq ans, quand la croissance de ses ventes est estimée à 40 % par an d’ici à 2003. En revanche, les autres valeurs du secteur, comme Micropole Univers, Hubwoo ou Lycos Europe, affichent une grande volatilité dans un mouvement général à la baisse.
Contraste
La SSII Atos Origin, longtemps délaissée par le marché après son opération de fusion de 2001, fait l’objet d’importants volumes de transactions depuis la publication de ses résultats semestriels. Ils font apparaître une marge opérationnelle de 9,1 %, contre 8,5 % pour l’exercice précédent. Atos Origin sera une des rares SSII à améliorer sa rentabilité cette année. En revanche, sa concurrente Altran Technologies a été attaquée suite à des rumeurs de difficultés de trésorerie à court terme. La société a déposé une plainte auprès de la COB pour “divulgation de fausses informations à fin de manipulation des cours “.
Attentisme
Nexans, fabricant de câbles, ex-entité du groupe Alcatel, vient d’émettre une alerte sur résultat pour le second semestre. La chute des facturations liées à l’activité télécoms stricto sensu serait de l’ordre de 35 % au premier semestre. Plus généralement, les équipementiers restent sous pression. Il n’empêche que Nokia, numéro 1 mondial de la téléphonie mobile, table toujours sur une marge opérationnelle de 20 % pour 2002, malgré une baisse des ventes de l’ordre de 5 %. Les spéculations à la baisse vont bon train sur Alcatel dans l’attente des résultats trimestriels publiés le 30 octobre prochain.
Le gratuit paye
Alors que la presse gratuite de VUP, la Comareg, a été cédée à la Socpresse, éditeur du Figaro, les dirigeants de Spir et de Trader affichent un optimisme hors normes. La première, cotée au Premier Marché, et filiale à hauteur de 65,6 % du groupe Ouest France, affiche une hausse de 25 % de son résultat opérationnel pour 2002. De son côté, Trader Classified Media, nouveau nom de Trader.com, et leader européen des annonces classées, vient de renouer avec les bénéfices. L’entreprise cotée au NM affiche un résultat positif de 15 millions d’euros, contre une perte de 29 millions lors du dernier semestre de l’exercice précédent.
Redressement fragile
CS (Communication et Systèmes), groupe totalement recentré sur les services informatiques, vient d’annoncer des résultats semestriels en net redressement et affiche, malgré une conjoncture difficile, une croissance de quelque 6 % de son chiffre d’affaires à périmètre constant. Cependant, le gearing (le rapport des dettes sur les capitaux propres) reste préoccupant. Il atteint 133 %, ce qui traduit une stratégie de management aventureuse.
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