Le marché parisien bradé
Si l’on oublie un peu Wall Street et son enfant terrible qu’est le Nasdaq, éclaboussé par les scandales de la comptabilité financière, il n’est pas inintéressant de se pencher sur les fondamentaux du marché parisien, et de revenir à quelques notions de base. D’abord, les taux d’intérêts européens sont historiquement bas (2,6 % à échéance de dix ans). Si l’on compare ce chiffre au rendement des actions, on peut estimer que le CAC 40 est sous-évalué à hauteur de 15 %. Ensuite, des comparaisons historiques s’imposent. Le rapport moyen cours sur bénéfices 2002 est de 17. Autrement dit, le CAC 40 est bradé. Ce même ratio était de 29,5 en 2000 et de 24 en 1993. Il y a donc des raisons d’espérer…
Calme plat
Sans nouvelles indications sur l’état du secteur, les investisseurs sont restés attentistes sur le front des dot-com et des services liés à internet. Seules Netvalue, Business Interactif, Integra et Himalaya se hissent de plus de 20 % en cinq séances, mais sur des niveaux bas. Jet Multimédia, Hubwoo, Orchestra-Kazibao, qui forment le trio des autres plus forts rebonds sur cinq jours, suivent, sans dépasser les 10 % de hausse. Wanadoo profite du mieux de sa maison mère France Telecom, au début de la première semaine de juillet, Liberty Surf, Lycos et Tiscali faisant du coup l’objet d’arbitrages à la baisse.
Mi-figue mi-raisin
Le software a enregistré un rebond technique. Pourtant les fondamentaux restent négatifs. Manugistics publie des résultats conformes à son dernier avertissement sur résultat, soit une perte nette de 27 millions de dollars (27,5 millions d’euros) pour le premier trimestre. Microsoft devrait embaucher 450 commerciaux pour contrer le ralentissement de la croissance. Le hardware, lui, subit la crise. IDC confirme le recul du marché des serveurs. Quant à Palm, il vient d’annoncer une perte de 27 millions de dollars au premier trimestre contre laquelle il entend lutter par le lancement de nouveaux produits.
Tourmentés
Semaine noire pour les télécommunications. La chute de l’Américain Worldcom et le profit warning d’Alcatel ont eu un effet dévastateur sur l’ensemble des valeurs du secteur à New York comme en Europe. Qwest Communication est entraîné dans la tourmente, alors que la SEC vient d’annoncer qu’elle voulait surveiller de près les pratiques comptables de l’opérateur. 3com affiche une perte nette de 24 millions de dollars. Seuls quelques acteurs tirent leur épingle du jeu : Motorola confirme ses objectifs pro forma et poursuit ses restructurations, tandis que Wells Fargo recommande Qualcomm à l’achat.
Ambivalence
Havas a le malheur de compter Worldcom parmi ses dix premiers clients. L’impact sur le résultat d’exploitation 2002 du groupe publicitaire serait de près de 3 %. Les résultats 2002 d’Ubisoft sont, eux, meilleurs que prévu mais les perspectives sont jugées moins brillantes qu’attendu par un certain nombre d’analystes. Cas de figure strictement inverse, toujours dans le jeu vidéo, pour Guillemot Corporation. Côté audiovisuel, la possible ouverture du capital de Canal Plus, dans le cadre de la restructuration de Vivendi Universal, peut-elle faire jurisprudence, et faire bouger les tours de table de TF1 et M6 ?
Générosité
Plus de 50 % sur la semaine : la Bourse apprécie la décision de Cyberdeck de reverser à tous ses actionnaires la moitié de sa trésorerie, soit 12 millions d’euros. Cela fait suite au repositionnement de la société, qui a abandonné son activité de contenu pour se recentrer sur les bornes interactives, activité moins gourmande en capitaux. En outre, Cyberdeck s’apprête à racheter Passman, un spécialiste de la vente de bornes internet aux collectivités locales.
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