Le doute des entrepreneurs américains
L’incertitude continue de planer sur les vrais moteurs de la croissance américaine. Le marché a autant réagi à la déroute des valeurs télécoms qu’à l’augmentation de 6 % du chômage au mois d’avril, un score inégalé depuis huit ans. C’est la preuve que les patrons américains ne sont pas persuadés que la reprise va s’inscrire dans la durée. Les résultats trimestriels des grandes entreprises d’outre-Atlantique n’ont rien de rassurants. L’addition des bilans des 1 146 entreprises qui composent l’indice Dow Jones Global Market donne une perte globale de 3,2 milliards de dollars (soit 3,5 milliards d’euros) au premier trimestre, contre des bénéfices de 26,8 milliards l’an passé.
Déprime européenne
Les courtiers en ligne du Vieux Continent fléchissent face au rachat à bas prix de Consors par Cortal (lire aussi page 16). Wanadoo est emporté par la nouvelle déprime des télécoms et de sa maison mère. Le cours est fortement attaqué malgré un chiffre d’affaires en hausse de 21 % l’année dernière. Hi-Média, régie publicitaire indépendante sur le net, affiche un CA réduit de moitié au second semestre mais une marge commerciale en hausse de 33 %. En raison de la faiblesse du marché publicitaire, les filiales les plus coûteuses ont été fermées. De l’autre côté de l’Atlantique, Trader.com retrouve des couleurs.
Coups de froid
Si la fusion Hewlett-Compaq semble finalement en bonne voie, l’agence de notation Moody’s a jeté un froid, jeudi dernier, en indiquant qu’elle pourrait abaisser les notes à long terme et à court terme du groupe. Dans le secteur des services informatiques, Cap Gemini flirte avec ses plus bas de l’année. Ses principaux concurrents ne souffrent pas moins, Atos, Sopra et Unilog s’inscrivant parmi les plus fortes baisses du SRD sur la semaine. Le Français Gemplus, tout comme l’ensemble de l’industrie des puces, pâtit d’une étude négative en dépit de la mise en ?”uvre d’un ambitieux plan de redressement.
Débâcle de géants
La chute se poursuit, sans barrière. À New York, Worldcom entraîne les télécoms à sa suite. À Paris, France Telecom, malgré un trimestriel en ligne, est passé sous les 27 euros, son prix lors de l’introduction en Bourse en 1997. S’il faut trouver une raison objective à la débâcle, l’opérateur est victime des incertitudes sur le dossier Mobilcom et du manque de visibilité sur Orange. En revanche, l’opérateur Completel, spécialisé dans les réseaux locaux de fibre optique, fait l’objet d’un sursaut spéculatif. LD Com, filiale du groupe de négoce Louis Dreyfus, a en effet manifesté son intérêt pour la société.
Pannes au sommet
La valeur Vivendi Universal est victime d’une pression vendeuse entraînant de nouveaux records à la baisse. Aux États-Unis, Echostar et AOL sont aussi en panne. Soulagement pour le câblo-opérateur britannique NTL, qui vient de conclure un accord avec ses banquiers et ses créanciers pour un plan de recapitalisation de 10,6 milliards de dollars (11,6 milliards d’euros). Interplay, la filiale américaine de Titus Interactive, annonce aujourd’hui la finalisation de la vente de sa filiale Shiny Entertainment à Infogrames, comme annoncé le 25 avril dernier, pour un montant d’environ 47 millions de dollars.
Une diète drastique
Dans un contexte difficile, la biotech affiche une perte nette de 13,6 millions d’euros, en recul de 22 % par rapport à 2001. Ce redressement est à mettre à l’actif des restructurations qui ont permis de réduire les frais généraux de 15 %. Malgré l’évolution des recherches concernant la molécule Famoxin ?” un traitement de l’obésité ?”, les analystes s’attendent à de nouvelles pertes dans l’avenir et soulignent que Genset n’est pas à l’abri d’une OPA.
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