Reprise en trompe-l’?”il
L’annonce d’une croissance américaine de 5,8 % en rythme annuel au premier trimestre 2002 a surpris les conjoncturistes sans rassurer les marchés. Cette reprise s’explique en effet d’avantage par les effets du restockage des entreprises (les stocks étaient tombés à des plus bas niveaux historiques) que par la consommation des ménages ou la reprise des investissements. Les observateurs remarquent que la publication des premiers résultats, outre-Atlantique, se traduit par un léger sursaut des bénéfices, mais par une piètre progression des chiffres d’affaires. D’où la crainte que la reprise ne produise pas rapidement d’effet sur les comptes.
Glissade
La glissade continue pour les valeurs internet, du Nouveau Marché français en particulier. La huitaine est ainsi très préjudiciable aux actionnaires d’ Artprice.com, de Duran Duboi, de Business & Décision, d’Integra et de sa maison mère Genuity, des agences web en général. Le spécialiste des solutions e-business Cross Systems annonce toutefois un retour à un Ebitda proche de l’équilibre. Aufeminin.com se reprend tout doucement. Les courtiers en ligne laissent retomber le soufflet spéculatif. Bourse Direct, DAB Bank et Consors France, notamment, perdent du terrain, tandis qu’Etna Finance se stabilise.
Interrogation
La reprise est là, mais de quelle force ? Sur le versant positif : les composants, encore. TSMC, le plus gros fondeur mondial de semi-conducteurs, annonce un CA en hausse de 8 % d’un trimestre sur l’autre. Le carnet de commandes progresse, les investissements aussi. Bémol pour Oberthur Card Systems, dont le trimestre est décevant. Les perspectives du spécialiste des cartes à puce sont maussades. Son grand concurrent Gemplus pâtit toujours de l’instabilité de son management. Un nouveau PDG est attendu. Versant franchement négatif, l’informatique. Toutes les SSII chutent à la suite de Cap Gemini.
Basses eaux
Le marché attend vainement l’amélioration des résultats des entreprises. Le deuxième trimestre d’Alcatel Optronics a été plus difficile que prévu, tout comme celui de JDS Uniphase. L’optique reste à la traîne des télécoms, secteur où la reprise est déjà laborieuse. Tendance confirmée chez une “small cap” comme Highwave, qui affiche un trimestriel sans surprise mais maussade. Dans les services, Equant n’échappe pas au ralentissement, mais gagne des parts de marché. Chez les opérateurs, la semaine a été marquée par la chute d’Orange, due à la dégradation de la croissance de son parc d’abonnés.
Indécision
TF1 était stable dans l’attente de ses résultats trimestriels. Les analystes pariaient, pour contrebalancer la morosité publicitaire, sur une bonne tenue des ventes de vidéos d’Amélie Poulain et des CD de Star Academy. Bon maintien de Spir Communication, qui préserve de la croissance organique dans un métier en délicatesse avec la conjoncture. NRJ fait montre de résistance, grâce à la publicité locale. Mais le groupe de radios est pénalisé par le net recul de son activité allemande, zone qui pèse 43 % de son CA international. À Londres, nouvelles rumeurs de fusion entre Granada et Carlton.
Le marché positive
Le record de perte trimestrielle aux États-Unis, établi à plus de 54,24 milliards de dollars par AOL Time Warner, n’a pas surpris. Le chiffre, résultant d’une écriture comptable liée à la dépréciation de l’actif Time Warner, était attendu. En revanche, le marché a apprécié la progression des abonnements internet et les rentrées liées au cinéma et à la musique. Le groupe s’est, en outre, montré confiant sur une reprise de le-pub au second semestre.
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