La nouvelle moisson trimestrielle
À peine les résultats annuels ont-ils été publiés que les marchés sont désormais soumis à la moisson des premiers résultats trimestriels. Cela a pour effet de se traduire par une très forte volatilité des cours. Ainsi, le profit warning d’IBM, suivi de celui de l’équipementier canadien Nortel Networks, comme les craintes sur les comptes de Cisco Systems ont pénalisé l’ensemble des valeurs TMT. Les avertissements de ces poids lourds de la cote font craindre une reprise différée de l’investissement des entreprises. La question est maintenant de savoir à quel moment la reprise américaine aura un impact sur les bénéfices afin de permettre une reprise de l’investissement.
Un marché qui stagne
Sans nouvelles marquantes, les grands opérateurs internet européens ont fait du surplace cette semaine, à l’instar de Wanadoo. Tiscali, qui a enfin réuni ses marques sous une même bannière, ne profite pas de cet événement marketing. Le titre est toujours perdant depuis janvier. Même platitude pour les cours de Valtech, Selftrade et Aufeminin, par exemple. À Paris toujours, l’opérateur de places de marché Hubwoo affiche un bond de 84 % de son chiffre d’affaires séquentiel au quatrième trimestre. Le titre regagne du terrain, mais reste en retrait de 20 % depuis le début de l’exercice.
Prises de bénéfices
Largement épargné jusqu’ici par la morosité des marchés, l’univers des technologiques subit quelques prises de bénéfices. Les SSII, en particulier, sont touchées (lire aussi en pages 12-13). Altran, malgré le maintien de ses objectifs 2002, Accenture, en dépit d’un CA en ligne, Atos, Cap Gemini, KMG Consulting, Unilog ne font pas exception. Le software est également atteint, par sympathie et du fait de quelques nouvelles alertes sur profits. Business Objects, Siebel, Cognos, People Soft sont parmi les plus fortes baisses. En attendant les résultats de Philips et de SAP, le marché a plutôt épargné les deux titres.
Nouvelles alertes
Les équipementiers n’en finissent pas de purger la crise. Nortel Networks émet un nouvel avertissement, des rumeurs de restructuration sévère plombent Lucent, et les autres titres phares du secteur, d’Alcatel à Juniper Networks, suivent à la baisse, Nokia et Cisco stagnent. Enfin, la faillite du “backboner” Flag met en lumière les difficultés du sous-secteur de l’optique. Les “telcos” ne font pas meilleure figure. La téléphonie mobile est cette semaine sur la sellette, Vodafone et Orange en particulier se distinguant par de forts dégagements. British Telecom fait bande à part en annonçant revenir dans les mobiles.
L’affaire Vivendi
La descente aux enfers puis la remontée de Vivendi Universal ont animé la cote cette semaine. Le cours de la galaxie Messier devrait être sous surveillance jusqu’à l’assemblée générale du groupe, le 24 avril. Vivendi, une affaire trop particulière, n’a pas entraîné à sa suite les grandes valeurs médias, Bertelsmann, News Corp, Disney restant plutôt sages en l’absence d’études macro-économiques ou de développement du dossier Kirch. Dans le jeu vidéo, en revanche, les gros se portent mal. Infogrames, Titus, Eidos, Ubisoft sont en baisse, tandis que des petits comme Take-Two ou THQ restent dans le vert.
Effort de transparence
Le marché a salué la transparence des dirigeants de l’équipementier français : le groupe a annoncé avant son assemblée générale que ses résultats du 1er semestre seraient en ligne avec les prévisions alors que beaucoup redoutaient une alerte sur profits. Les ventes du 1er trimestre 2002 sont en baisse de 32 % par rapport à l’exercice précédent. Le titre, en baisse de 20 % depuis le début de l’année, résiste mieux que ses concurrents nord-américains Nortel et Lucent.
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