Le retour de l’or noir
Les tensions géopolitiques et les craintes de remontée rapide des taux d’intérêt qu’elles suscitent annoncent-elles un retour du prix du baril brut de pétrole comme indicateur majeur des marchés ? Les dernières séances ont prouvé que le traumatisme lié aux effets potentiels du renchérissement du coût de l’énergie sur l’économie US reste vivace. Et il est vrai que le début de reprise aux États-Unis, qui soutient les indices technologiques depuis plusieurs semaines, a tout à perdre d’une nouvelle poussée de fièvre du brut. Les réactions des marchés, jusqu’ici, laissent toutefois les observateurs optimistes : pour l’heure, la consolidation se déroule en bon ordre.
Remous chez les brokers
La finance en ligne fait l’actualité. Jusqu’ici très chahuté, le courtier Fimatex est à la hausse, malgré 51 millions d’euros de pertes. Les marchés plébiscitent en fait le rachat du site d’infos boursières Boursorama, ainsi que la fermeture de bureaux étrangers. Consors France ne bénéficie pas du même enthousiasme. Le titre du broker décroche, son sort étant lié à celui de sa maison mère, Consors AG, dont le rachat devrait intervenir sous peu. L’attention se tourne vers Bourse Direct, qui devrait annoncer ses résultats à la mi-avril. Le cours de Newsinvest, le site d’infos boursières, frémit suite à son passage au payant.
Dans l’?”il du cyclone
Pluie de profit warnings aux États-Unis : Checkpoint Software, Compuware ou encore Brio Software revoient leurs prévisions à la baisse. Ces alertes entraînent dans leur sillage des valeurs très corrélées outre-Atlantique comme Business Objects, Dassault Sytèmes et SAP. Les fabricants de composants, fortement chahutés depuis quelques semaines, connaissent un répit, à l’image d’Infineon Technologies, choisi comme fournisseur pour le projet de cartes de santé taiwanais. Soitec gagne son procès contre Silicon Genesis, mais le titre perd du terrain, du fait de l’arrivée de concurrents sur un secteur porteur.
Déprime installée
La déprime perdure cette semaine chez les équipementiers à la suite d’une série de mauvaises nouvelles. Le cours d’Alcatel essuie les conséquences du défaut de paiement de plus de 100 millions d’euros de Flag Telecom. Motorola repousse ses perspectives de rentabilité à l’année prochaine. L’agence de notation Moody’s relègue la dette de Nortel au rang d’obligation à risque. Du côté des opérateurs, les grandes valeurs européennes affichent des performances négatives. Orange continue de souffrir de l’affaire Mobilcom, tandis que les marchés sanctionnent le projet de fusion entre Telia et Sonera.
Le syndrome Kirch
La faillite de Kirch Media a affecté l’ensemble du compartiment médias européen tout au long de la semaine. À Paris, Vivendi Universal, Lagardère, les valeurs du câble et de la publicité ont en particulier pâti des difficultés du géant allemand. Havas Advertising, qui avait bien commencé la semaine après l’acquisition de l’agence allemande Schmitter et la hausse de son objectif de marge d’exploitation, a finalement été emportée par la déprime générale. Seules résistent les valeurs réputées défensives : NRJ, Spir Communication, Bac Majestic, Canal Plus et, à un degré moindre, l’afficheur Decaux.
L’effet Loft Story 2
M6 profite d’arbitrages favorables, au détriment de sa rivale TF1. La filiale de RTL Group reste proche de ses plus hauts annuels, malgré la défiance des marchés à l’égard des valeurs liées à la pub. Dans ce combat franco-français, la
“petite chaîne qui monte” bénéficie d’anticipations favorables avant la diffusion de Loft Story 2. A contrario, TF1 a subi des prises de bénéfices, aggravées par l’annonce d’un nouveau tassement de son audience en mars.
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