Six mois plus tard, la confiance revient
Le Pearl Harbour financier n’aura pas eu lieu. Six mois après les événements tragiques du 11 septembre, l’Amérique redresse la tête. La confiance revient, et la situation sur le marché de l’emploi, qui, jusqu’alors, hypothéquait toute reprise économique, est redevenue positive au mois de février. Les entreprises déstockent massivement. Reste à savoir quand frémira l’investissement. Historiquement, le cycle haussier des dépenses productives des entreprises ne prend naissance qu’un an après la reprise de la consommation. Et c’est précisément ce dernier qui confirme la solidité de la reprise économique au sens large du terme.
Attentif à la reprise
Les dot-com scrutent la conjoncture, les moindres indices de reprise pouvant leur profiter. Chez les fournisseurs, l’Italien Seat Pagine Gialle devance ses concurrents directs Wanadoo et Lycos. Dans les sites d’information, Aufeminin.com ne suit pas la tendance haussière, à l’inverse d’ Artprice.com. Le prince saoudien Al Walid annonce avoir acquis 450 millions de dollars de titres AOL Time Warner et 100 millions en actions Priceline.com. Les valeurs des courtiers en ligne s’animent à la suite de Consors. British Telecom annonce l’acquisition du site web de distribution de contenus multimédia Dotmusic.com.
Le software en pointe
Les SSII poursuivent leur convalescence boursière, dans la perspective de plus en plus affirmée d’une reprise économique. Transiciel, Steria, Altran, Brime technologies figurent parmi les plus belles hausses à Paris, Getronics outre-Atlantique. Mais c’est le software qui manifeste les signes les plus évidents du regain d’optimisme des opérateurs. Oracle, Dassault Systèmes, Siebel, Peoplesoft, figurent parmi les plus fortes hausses. Business Objects, qui a connu plus tôt son embellie, ne progresse que modérément. Seule la valeur Computer Associates, dégradée par Moody’s, reste autour de ses plus bas niveaux.
L’hypersensibilité
Le secteur s’avère décidément l’un des plus volatils de l’univers des TMT. Le franc rebond des principales valeurs ?” opérateurs (Orange, Bouygues, Equant) comme équipementiers (Alcatel et Juniper, notamment) ?” témoigne de sa sensibilité extrême aux aléas économiques. Dans le détail, les nouvelles restent contrastées. Michel Bon confirme les rumeurs d’une “opération vérité” sur les comptes de France Telecom. Avaya, filiale de Lucent spécialisée dans la communication en réseau, va supprimer 1 900 emplois. Beau fixe en revanche pour Nokia, avant la mise à jour de ses objectifs du premier trimestre.
Pub et vidéo à l’honneur
L’opération réalisée par Publicis remet en lumière le compartiment des publicitaires. Le titre Havas Advertising, après avoir dans un premier temps bien réagi, du fait de son aspect spéculatif, est reparti à la baisse. Les opérateurs ont du mal à lui imaginer un prédateur à sa mesure, mis à part Omnicom. Le secteur des jeux vidéo poursuit son cycle haussier, dopé par l’arrivée de nouvelles consoles. Microsoft, à New-York, Ubisoft et Infogrames, à Paris, se distinguent. Les médias gratuits, notamment TF1, M6 et Spir Communication, profitent du petit mieux conjoncturel venu des États-Unis.
Proche du podium
Le rachat surprise de l’Américain Bcom3 hisse la firme que dirige Maurice Lévy au quatrième rang mondial, derrière Omnicom, IPG et WPP. Le marché a salué cette acquisition par une hausse de 12 % en une séance. Publicis réalisera désormais 49 % de son activité en Amérique du Nord, 37 % en Europe et 14 % dans le reste du monde. Le groupe devient la 38e capitalisation de la Bourse de Paris. Il devrait donc logiquement intégrer prochainement le CAC 40.
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