D’un excès à l’autre
De la bulle spéculative de mars 2000 à la contestation des normes comptables internationales, on ne peut s’empêcher de constater des similitudes et des contrastes. Les excès d’hier, où la rentabilité des valeurs TMT était souvent exagérément mise en avant, ne sont que le retour du balancier auquel on assiste maintenant avec la remise en cause systématique de la publication des résultats financiers des plus grandes valeurs de la cote internationale. L’affaire Enron ?” la plus grande faillite frauduleuse de l’histoire des États-Unis ?” se traduira-t-elle par un effet domino en Europe ? Déjà, le Français Alcatel vient d’en faire les frais. Sur fond de règlements de comptes patronaux.
La nervosité domine
Tiscali publie des chiffres du quatrième trimestre relativement bons. La valeur est néanmoins sévèrement jugée, et demeure volatile. Le groupe paie cher sa stratégie d’internet gratuit, estime Global Equities. Homestore.com est atteint par le syndrome Enron. L’action du site immobilier a été suspendue après l’annonce d’une révision drastique probable (à la baisse) de son chiffre d’affaires. L’activité de Lastminute ralentit mais la société espère toujours dégager un bénéfice d’exploitation au troisième trimestre. Wanadoo renouvelle un accord sur les contenus avec l’éditeur Cryo, le titre reste baissier.
L’heure de la sélectivité
Hormis le software, toujours en forme avec Microsoft, Dassault Systèmes et Business Objects notamment, morosité et grande sélectivité sont de mise. Dans les SSII, Atos, qui annonce un gros contrat avec Shell, ne traduit pas dans les cours la bonne nouvelle. Résultats en ligne pour Unilog et GFI Informatique, supérieurs aux attentes pour Steria, dont le cours sur-performe le secteur. Hewlett Packard profite d’un chiffre d’affaires supérieur aux prévisions. Après avoir connu une baisse de plus de 11% de son activité en 2000, le fabricant de modems Olitec a encore souffert en 2001, avec un nouveau repli de plus de 26%.
Un plus bas durable
Le secteur, au plus bas depuis les débuts d’exercice, a bien du mal à remonter la pente. Les attaques continuent sur les opérateurs américains et européens, France Telecom en tête. Le CA 2002 de KPN Qwest devrait se situer dans le bas de la fourchette. Alcatel ne réagit pas à une nouvelle dégradation de sa dette par Moody’s. Seule touche d’optimisme, Corning, leader mondial de la fibre optique, qui estime avoir atteint le point bas, est confiant pour 2002. Autre espoir, le marché pourrait s’animer après l’annonce de Ciena d’acquérir ONI Systems pour 900 millions de dollars (plus d’1 milliard d’euros).
Les jeux en vedette
Le compartiment du jeu vidéo tressaute, après des mois d’inanition. Infogrames entame un redressement de sa marge nette. L’activité de Cryo n’est pas brillante mais le marché retient qu’un retour aux bénéfices est annoncé. Mauvais climat, en revanche, pour l’Américain Take Two, dont les comptes sont scrutés par la SEC. La division médias de Lagardère enregistre une hausse de son chiffre d’affaires de 6,5%. L’activité exploitation de films de Gaumont (qui a cédé la distribution) est en baisse entre 2000 et 2001. Le caractère spéculatif du titre, depuis l’entrée au capital du Groupe Bolloré, le sauve de la déprime.
État de grâce
Equant revient dans les petits papiers des courtiers après des mois de purgatoire. L’opérateur de services internationaux aux entreprises, détenu à 54 % par France Telecom,bénéficie des propos de son PDG. Interrogé par Reuters, Didier Delepine a déclaré s’attendre, “en termes de commandes”, à un premier trimestre 2002 record par rapport aux années précédentes. Equant vient aussi de remporter un gros contrat (18,5 millions de dollars) en Australie.
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