Une alternative au salariat. Tel est l’origine des services proposés par les sociétés de portage salarial, comme Isalariat.fr et Links Conseil, ou encore par celles regroupant un réseau de compétences en informatique, mais aussi en communication et consulting, comme Freelance.com. De l’avis d’Eric Cabos, directeur général France de cette société, “les deux prestations peuvent être complémentaires.”
Numéro de Siret en partage
Dans le premier cas, le “porté” conclut un CDD ou un CDI avec la société de portage, laquelle le rémunère sous forme de salaires sur la base des missions qu’il aura lui-même recherchées. De son côté, Freelance établit un contrat de sous-traitance. Ainsi pour la réalisation d’un audit de sécurité informatique, Freelance désigne un manager commercial, au statut d’indépendant, qui recrute et accompagne un ou plusieurs intervenants, qui doivent également détenir un numéro de Siret, signe de leur statut d’indépendant… Mais ces derniers peuvent également utiliser le Siret d’une société de portage.Le recours à l’une ou l’autre de ces solutions dépend avant tout de la volonté du consultant de créer sa propre entreprise : “Les “portés” sont encore dans la zone grise, estime Eric Cabos. S’ils étaient dans l’industrie, ces cadres du tertiaire auraient recours à l’intérim.”Laurence Gillig, chef de pub salariée d’Isalariat, en convient : “Après dix ans passés en agence, je voulais voler de mes propres ailes. Mais je n’étais pas prête à franchir le pas en m’inscrivant comme profession libérale. Le portage salarial est une bonne façon de tester que ça peut marcher.” Et d’énumérer les avantages : “Pas de démarche administrative, ni de déclaration à l’Urssaf ou encore d’opération de recouvrement.”C’est la société de portage qui s’en charge. Anne-Marie P., spécialisée dans le logement, reconnaît qu’elle n’avait pas vocation à faire du conseil. À 54 ans, elle jongle avec les indemnités chômage et les missions en tant que salariée de Links Conseil.Selon Christophe Cazard, responsable du site Isalariat.fr, “la rémunération pour un consultant débutant varie de 400 à 600 euros et peut atteindre jusqu’à 1 000 euros par mission pour un confirmé.” Les sociétés de portage prélèvent quant à elles une commission de 10 % à 20 % du montant de la mission ?” un taux équivalent à celui prélevé par Freelance. “Ces frais valent bien la tranquillité d’esprit que le portage procure”, estime Eve Brunet, une consultante spécialisée dans le coaching et “portée” par Links Conseil. Stéphane Moinard, développeur informatique également “porté” par cette même société, estime à 76 000 euros par an le chiffre d’affaires à partir duquel il devient plus intéressant de fonder sa propre entreprise.
Tickets restaurant
Outre la prise en charge administrative, ces sociétés de portage proposent des réunions d’échange sur des projets ou des services en ligne : forums de discussion, formation en ligne, centrale d’achat… Mais c’est assurément l’espace privatif où chaque consultant peut consulter son compte qui remporte le plus de suffrages. Et Antoine Catta, gérant de Links Conseil, de citer en souriant l’appel d’une consultante qui souhaitait des renseignements sur les tickets restaurants, lesquels figuraient sur le site, “mais elle n’avait pas songé à y jeter un ?”il.” Peut-être parce quun lien 100 % virtuel avec son entreprise ne peut suffire.
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