Altavista vous connaissez ? Si, si, rappelez-vous, le meilleur moteur de recherche au monde… en 1996. Une référence. Altavista, tombé dans les mains d’un fonds d’investissement, CMGI, qui a essayé de le
transformer en quelque chose de pas vraiment utile. Altavista, qui a essayé de se relancer il y a quatre mois avec un nouveau moteur de recherche et une nouvelle présentation.Eh bien, Altavista, si vous vous en souveniez encore, oubliez. Car Altavista vient d’être vendu. Pas à n’importe qui. A Overture. Overture n’est rien d’autre qu’une régie publicitaire. Cette boîte vend
à des annonceurs la possibilité d’apparaître en première position dans la liste des résultats lorsque vous tapez un mot-clé précis dans un moteur de recherche.Bref, ce que vend Overture à ses annonceurs, c’est la possibilité de ‘ tricher ‘ avec les résultats des moteurs de recherche. En payant. ‘ Tu as des brouzoufs, tu apparaîtras en
premier. Tu n’en as pas, les internautes ne te trouveront pas dans les moteurs de recherche ‘, tel pourrait être son slogan.Pourquoi pas, à chacun son métier ! Seulement, ce qui est embêtant avec Overture, c’est qu’il a tendance à vendre n’importe quel mot-clé au plus offrant. Allez sur Lycos.fr, qui a signé un accord de partenariat
avec Overture. Tapez Palm comme mot-clé de recherche, et vous obtiendrez en première réponse un lien vers la boutique de Dell. Et la page qui s’affiche vous propose d’acheter le dernier PDA de Dell, l’Axim. Qui fonctionne avec
Pocket PC, le concurrent de Palm.Autre essai : tapez Renault . Et vous obtiendrez en première place un lien vers le site de Renault. Normal ? Pas tout à fait, car pour obtenir cette position, Renault fait un petit chèque à Overture, le constructeur automobile
étant un annonceur comme un autre. Payer pour apparaître en première place lorsque c’est son propre nom qui est saisi dans un moteur de recherche, c’est fort quand même.Pour l’instant, ça marche, Overture gagne plein d’argent. Entre ceux qui veulent piquer la marque de quelqu’un et les marques qui contre-attaquent, Overture ne fait pas de différence, ferme les yeux et encaisse la
monnaie.Et voilà qu’Overture se paie maintenant Altavista, un moteur de recherche. C’est un peu comme si une régie publicitaire achetait un groupe de presse. Yahoo! est maître de ce qu’il fait chez lui, il peut placer les
pubs d’Overture (d’un Overture-like, en l’occurrence) comme bon lui semble.Mais que pourront faire les patrons d’Altavista lorsque Overture, leur actionnaire, viendra leur dire de mettre ses pubs en plus gros ? Pas grand-chose.Altavista, c’est un peu comm notre premier nounours. On a grandi avec, alors ça nous fait mal au c?”ur de nous en débarrasser, on est un peu nostalgique. Mais, comme on le fait avec son vieux nounours complètement troué qui
commence à sentir mauvais, je vais bien me résoudre à l’oublier et à le jeter.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique jeudi 13 mars
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