Passer au contenu

Imprimer mieux et moins cher

Une fois que vous avez opté pour la bonne imprimante, encore faut-il en tirer le meilleur parti. Et, si possible, réduire les coûts. Voici quelques astuces pour revoir la facture à la baisse.

Encre : faut-il rester fidèle ?

L’encre plus chère que les plus grands vins ? C’est vrai… et faux. Vrai, car les constructeurs ont depuis longtemps pris le parti de baisser le prix des imprimantes et de faire leur marge sur les cartouches d’encre,
vendues à des prix souvent abusifs. Faux car, en réalité, ce n’est pas l’encre qui coûte cher ; ce sont les cartouches ! Surtout chez HP depuis toujours et, depuis peu, chez Canon, car la tête d’impression est intégrée aux cartouches.
Cette technologie augmente leur prix, mais permet aussi d’économiser de l’encre en évitant les purges régulières (et souvent automatiques) des tuyaux.Autre avantage… pour le constructeur cette fois : les brevets liés à la tête d’impression et à la puce électronique rendent presque impossible ?” et, en tout cas, illégale ?” la copie de ces
cartouches. C’est la raison pour laquelle les ‘ compatibles ‘, nettement moins chères que les originales, sont pour la plupart destinées aux imprimantes Lexmark et Epson et aux anciens modèles Canon. Un vrai business, les
encres compatibles ! On trouve des dizaines de marques, soit dans les grandes surfaces, soit sur Internet. Mais peut-on s’y fier ?Au cours des tests que nous avons effectués il y a déjà quelques années, nous avons rencontré le meilleur et le pire. Une encre avait même irrémédiablement bouché les buses d’impression d’une Canon ! Nous conseillerons donc
plutôt de tenter l’encre compatible pour des imprimantes peu chères à l’achat. Leur coût à la page est en effet beaucoup plus élevé que celui des machines de milieu et de haut de gamme à cause notamment d’un prix du jeu de cartouches prohibitif (il
faut bien que le constructeur se rattrape). En ce cas, les compatibles permettent de réelles économies. Et si un incident survenait, il ne serait pas dramatique de devoir changer sa machine.Pour les autres modèles, la prudence pousserait plutôt à s’en tenir aux cartouches de la marque, d’autant plus que les constructeurs ont fait un effort pour baisser les prix et proposent parfois des cartouches de plus grande
capacité, qui réduisent le coût à la page.Quant aux ‘ compatibles ‘ HP, il s’agit soit de cartouches récupérées et reremplies, soit de systèmes où la tête d’impression est séparée des cartouches. Certaines fonctionnent bien, d’autres…
moins ! Il existe enfin des systèmes permettant de recharger soi-même les cartouches (ou de le faire faire dans certaines boutiques). Là encore, c’est sans garantie. Et il faut savoir que certaines imprimantes récentes sont capables de repérer
les cartouches déjà utilisées ; elles afficheront obstinément ‘ cartouche vide ‘ si vous les remplissez à nouveau !

Et pour les modèles laser ?

Noir ou couleur, les imprimantes laser subissent la même évolution que les modèles à jet d’encre : changer les cartouches de toner peut revenir presque aussi cher que la machine elle-même ! Là encore, difficile de
déterminer sans test quelles sont les moins chères à l’usage.En règle générale, on peut toutefois estimer que lorsque le tambour d’impression est intégré aux cartouches, le coût à la page grimpe dès le premier ou le deuxième changement de cartouche (environ 5 000 pages). Lorsque
le tambour est indépendant, la page revient moins cher… jusqu’au changement des tambours. Mais comme celui-ci n’interviendra pas avant plusieurs années en utilisation normale, mieux vaut sans doute alors changer de machine !Quant aux cartouches reremplies proposées à moindre prix, nous ne saurions vraiment les conseiller, car les mauvaises surprises sont fréquentes. Certaines ne sont pas complètement remplies, et l’économie réalisée n’en est en
réalité pas une. Plus ennuyeux : la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Nous avons par exemple décelé des impressions en noir beaucoup trop pâles. Dans ce cas, soit vous devez acheter une vraie cartouche neuve et vous avez perdu votre
argent, soit vous êtes parti pour au moins un an d’insatisfaction…

Choisir son papier photo

Evidemment, les constructeurs d’imprimantes recommandent l’utilisation des papiers de leur marque qui, affirment-ils, ont été conçus pour donner les meilleurs résultats possibles avec leurs encres et leurs machines. Les tests
effectués par notre laboratoire plusieurs années de suite ne le confirment pas… mais mettent cependant en évidence la meilleure compatibilité de certains papiers avec certaines marques d’imprimantes (ou avec leurs encres). Ainsi, nous avons
vu, par exemple, du papier Canon meilleur sur imprimante HP que du papier HP… mais surclassé sur ses propres modèles par du papier de fabricants indépendants !Malheureusement, il est impossible de tirer de ces tests une règle générale, d’autant qu’ils ne peuvent pas porter sur tous les modèles d’imprimantes et sur les innombrables papiers du marché ?” dont beaucoup sont
d’ailleurs fabriqués dans les mêmes usines. Force est donc d’essayer, sur sa propre machine, en achetant le papier en petite quantité… et en commençant par le moins cher, qui n’est pas forcément le plus mauvais, loin s’en faut.Outre le bon rendu des couleurs, qui est une notion en partie subjective, vérifiez la tenue à l’eau (un accident est vite arrivé), qui peut varier avec le même papier d’une encre à l’autre, et le gondolement en sortie de
machine, toujours désagréable. N’oubliez pas de vérifier aussi le rapport entre le prix et l’épaisseur (le grammage). Plus le grammage est important, plus la tenue en main de la photo sera agréable. A condition, bien sûr, que votre imprimante le
supporte. A notre avis, le meilleur compromis se situe autour de 260 g/m2.Quant au choix entre mat, satiné et brillant, c’est une question de goût. Le papier brillant (glossy, en anglais) est indéniablement plus flatteur pour les couleurs. Pour certains tirages (reproduction de
tableaux, notamment), il peut être intéressant de tester des papiers ‘ artistiques ‘ (ou fine arts), proches des papiers à dessin, qui donnent d’excellents résultats.

Bien imprimer les couleurs

Vos photos imprimées ne ressemblent pas à celles que vous voyez à l’écran ? Ce n’est pas forcément la faute de l’imprimante, du papier ou de l’encre. En effet, le système de production des couleurs n’étant pas le même en
vidéo et en impression, il est très difficile d’obtenir exactement les mêmes nuances.Il existe cependant une manière assez simple de réduire les déceptions : appliquer le même profil colorimétrique à son écran et à son imprimante. Ces profils, appelés ICC (International Color Consortium), sont de petits
fichiers qui permettent à chaque périphérique d’interpréter les informations sur les couleurs pour les rendre de manière identique, ou presque. Dans l’idéal, il faudrait d’abord calibrer son écran. Certains modèles haut de gamme sont capables de
s’autocalibrer ; pour les autres, il faut utiliser une sonde qui se colle sur la dalle. Mais même sans investir dans ce système, on peut limiter les dégâts.En effet, plusieurs profils de référence prédéfinis sont largement utilisés, notamment Adobe RGB (1998) et sRGB. Le premier a un espace colorimétrique plus large, qui rend mieux les nuances ; mais celles-ci ne pourront
apparaître à l’impression, car les imprimantes utilisent le profil sRGB. Mieux vaut donc régler son écran à ce profil, directement dans Windows (cliquez du bouton droit sur le bureau, puis cliquez successivement sur Propriétés, onglet Paramètres,
bouton Avancé, onglet Gestion des couleurs, bouton Ajouter, sélectionnez sRGB, OK). Si l’on désire retoucher son image, il faudra également définir ce profil dans son logiciel de retouche, pour éviter de travailler sur des nuances… qui
n’apparaîtront pas à l’impression.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Bernard Montelh et Thierry Virolan