Un rêve s’écroule. Le département d’Etat américain a obligé le site de partage Defcad.org de retirer tous les fichiers permettant à n’importe qui d’imprimer en 3D des armes à feu ou leurs composants. Ce site a été créé par Cody Wilson, un étudiant texan de 25 ans qui veut prouver qu’il est possible de créer des fusils, des pistolets et des mitraillettes grâce à l’impression 3D. En mars dernier, il avait d’ailleurs reçu une licence officielle de fabricant d’armes. Le 6 mai, il a mis en ligne le « Liberator », un pistolet presque entièrement en plastique, la seule pièce métallique étant le percuteur, qui est en réalité un simple clou. Une vidéo mise en ligne sur YouTube est censée prouver qu’il fonctionne bien.
Quelques jours après, Cody Wilson reçoit un courrier du Département d’Etat, qui le somme d’effacer les fichiers 3D en libre accès sur Defcad.org. Raison invoquée : la publication de ces fichiers serait contraire à la loi sur l’exportation d’armes qui, à défaut des autorisations nécessaires, interdit la transmission d’informations techniques ou de plans de construction à des pays étrangers. L’étudiant texan s’est immédiatement plié aux exigences gouvernementales.
Désormais, pour chaque élément répertorié sur Defcad.org, le lien de téléchargement a été remplacé par le sigle du Département d’Etat, avec le message suivant : « Ce fichier n’est plus accessible de manière publique, sur requête du Département d’Etat. » Néanmoins, selon The Guardian, certains fichiers sont toujours disponibles sur des sites de téléchargement peer-to-peer, comme The Pirate Bay.
Contrôles de sécurité défaillants
Pour Cody Wilson, c’est évidemment un dur revers, car l’étudiant texan souhaite créer une communauté ouverte autour des armes imprimées en 3D, avec à la clé une diffusion totalement libre des fichiers de design. Une telle communauté aurait certainement un grand succès, car elle pourrait fédérer les passionnés d’armes du monde entier. D’ailleurs, selon Forbes, le fichier 3D du « Liberator » a été téléchargé 100 000 fois en l’espace des deux premiers jours.
Ce pistolet a été notamment téléchargé puis imprimé par des journalistes du Dailymail britannique. Suite à quoi l’ont-ils emmené, en pièces détachées, dans leurs bagages à bord de l’Eurostar. Les agents de sécurité n’y ont vu que du feu. Dans les toilettes du train, les journalistes ont assemblé l’appareil, puis se sont pris en photo au milieu d’un wagon, l’arme à la main. Pas très rassurant…
Lire aussi :
Un étudiant américain imprime des armes à feu en 3D, le 19/03/2013
Sources :
Le blog de Cody Wilson
Les articles de Forbes, Dailymail et The Guardian
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