RobotCité n’est pas un concours de robots ordinaire. Il ne s’agit ni d’un match de robots footballeurs, ni d’un affrontement ludique autour d’une épreuve bon enfant. Non, l’objectif de RobotCité est de nous faire rêver aux robots de demain. Les participants, libres d’imaginer un robot différent, sont encouragés à dénicher des usages nouveaux. Des idées qui suscitent le désir des consommateurs et qui plaisent aux industriels. La première édition de RobotCité s’est tenue au Grand Palais, à l’occasion de l’exposition Ville européenne des Sciences, en novembre 2008.Le règlement du concours est peu contraignant. Pas de défi identique imposé à toutes les équipes, pas de liste de contraintes interminable. Une seule obligation, propice à débrider les imaginations : chaque équipe doit être formée de deux écoles, une d’ingénieurs et une de designers. Les designers apportent la touche esthétique, et surtout la réflexion en termes d’usage. A quoi sert le robot ? Est-ce une fonction attendue ? Est-il pratique à utiliser ? Les ingénieurs, qui participent aussi à l’élaboration du robot, se chargent de la réalisation. Dans toutes les équipes, les débats entre scientifiques et designers ont été animés. Et “ particulièrement féconds ”, se réjouissent la plupart des participants.Ils ont donné naissance, au moins sur le papier, à une série de robots originaux : Yago, un perroquet à poser sur l’épaule, qui guide les touristes en orientant sa tête ; Cri, le robot qui arpente les rues à la recherche de murs blancs pour y projeter des films d’auteur ; Bring-Back, le robot qui vérifie que vous avez vos clés quand vous sortez, et les retrouve quand vous les égarez.Dommage, les réalisations présentées au Grand Palais sont décevantes. La première édition de RobotCité a dû revoir ses ambitions à la baisse. Les robots évoluent dans un décor de 40 m2, représentant les rues d’une cité bordées de bâtiments. Chaque équipe a reçu pour son projet une base roulante : un aspirateur robotisé Rumba, sans sa partie aspirante. Grâce à son pare-chocs sensible, Rumba est capable de détecter les obstacles et d’évoluer aléatoirement dans le décor. A l’origine, chaque robot devait être équipé d’un système de localisation. Grâce à trois bornes Wi-Fi, les robots auraient pu calculer leur position par triangulation. Puis évoluer intelligemment dans le décor, en respectant la signalisation routière.Chaque robot aurait dû être équipé de cibles permettant au serveur informatique de le localiser grâce à des capteurs disséminés dans le décor. Idées impossibles à mettre en œuvre, faute de temps.
Une réalisation bâclée
La reculade est frustrante et les équipes ont travaillé paresseusement. Les idées sont brillantes, mais la réalisation bâclée, avec des robots à peine ébauchés. Le perroquet Yago, par exemple, n’est qu’un prototype en mousse de polyuréthane et n’embarque aucun composant électronique. En cause : le concours trop ambitieux, le manque de suivi et d’information des équipes, le peu d’implication des professeurs.Cette année, RobotCité n’aura pas lieu : l’organisation souhaite réfléchir. RobotCité pourrait revenir en 2010, mais le budget n’est pas bouclé. Planètes Sciences, l’organisateur de RobotCité, a pourtant les épaules solides : l’association organise d’autres concours. Comme la Coupe de France de robotique qui en est à sa seizième édition
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