Les frères Chesnais semblent heureux. Netsize, société qu’ils ont fondée en 1998, est sur la bonne voie : elle engrange ses premières commandes et va embaucher soixante personnes d’ici à la fin 2000. Mais la vie n’a pas toujours été aussi facile, et les deux frères, Stanislas et Laurent, ont failli jeter l’éponge. “En mars 1999, nous étions sur le point d’arrêter. Tout se présentait bien, et puis, début 1999, plus rien. Pas une vente, plus un rendez-vous”, se souvient Stanislas Chesnais. La recherche de fonds via des capital-risqueurs ne donne rien, et les deux frères se demandent s’il ne vaut pas mieux mettre fin à une aventure qui leur a déjà coûté plusieurs millions de francs en développement. “Nous avons beaucoup réfléchi. Et nous avons laissé partir les gens : d’une dizaine de personnes, nous sommes passés à cinq. Nous avions un produit génial, mais d’une longueur d’avance sur le marché.”. Il s’agissait d’une passerelle permettant aux GSM de l’entreprise de communiquer avec son système d’information en utilisant les messages courts (SMS). Aujourd’hui, avec le recul, Stanislas Chesnais estime qu’ils étaient trop jeunes, n’avaient pas vraiment de concept, et que les investisseurs français étaient trop frileux. Mais il ne regrette pas ces moments difficiles, car “il est important de se prendre des baffes”. Finalement, les deux frères décident de continuer jusqu’au lancement du produit en septembre 1999, et d’attendre la fin de l’année pour tirer les conclusions. Mais Netsize a besoin d’argent frais… Aldea, société de conseil créée en 1996 par Stanislas Chesnais, dont ils sont actionnaires avec deux autres partenaires, prend donc 60 % du capital de Netsize. “Nous nous étions donné une limite de 2 millions de francs à ne pas dépasser jusqu’au lancement du produit. Mais celui-ci a porté ses fruits puisque, pour la première fois, nous avons eu des retours positifs. Le marché commençait à savoir ce qu’était le SMS !”. En novembre, les frères Chesnais ont dépensé la somme fixée. Le plus dur terminé, il fallait encore patienter pour enregistrer les premières commandes. “Nous avons levé 3 millions de francs auprès de 30 à 35 actionnaires (copains ou copains de copains) “. Début janvier, une fois passé le bug de l’an 2000, les premières commandes tombent.
“Les premiers clients se sont intéressés aux fonctionnalités de notre produit, mais ne voulaient pas l’opérer eux-mêmes. Voyant qu’il y avait un marché, nous sommes donc passés du statut d’éditeur de logiciel à celui d’opérateur de service. Un changement total”. Les deux frères deviennent alors hébergeurs de leur solution : ce sont eux, en se connectant aux centres de messagerie des trois opérateurs mobiles, qui font le relais entre les systèmes d’information des entreprises et les opérateurs GSM. Un client leur ayant demandé d’avoir le même service en Espagne, ils décident d’ouvrir des plates-formes dans différents pays. Au troisième trimestre, ils espèrent être connectés à tous les opérateurs mobiles d’Europe
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.