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Ils font converger voix et données en supprimant le PBX

Née en fin 1998, NetCentrex parie que les services de téléphonie seront externalisés et basés sur IP. cS’adressant aux opérateurs, l’entreprise table sur un chiffre d’affaires de 30 MF en 2000.

C‘est la première fois que France Télécom accepte de céder une technologie “, lance Olivier Hersent, PDG de NetCentrex, une jeune société résultant d’un essaimage de l’opérateur national ou, plus précisément, de son entité dédiée à la recherche, le Cnet. C’est en effet dans le cadre d’un projet de voix sur IP au Cnet qu’Olivier Hersent rencontre Bernard Jannes. Allant à contre-courant de l’opinion dominante, tous deux estiment alors que la téléphonie sur IP va envahir les entreprises. Selon eux, nombre d’entre elles jetteront au rebut leurs PBX pour s’équiper d’une simple passerelle, reliée aux réseaux publics, via des équipements spéciaux hébergés par les opérateurs. Ce sont ces systèmes, connus sous le nom de Centrex IP, que les deux compères, vite rejoints par Dominique Lanfranchi, se proposent de concevoir et fabriquer. Une équipe assez jeune puisque son PDG, ingénieur Polytechnique télécoms, est âgé de vingt-huit ans. Bernard Jannes, de formation universitaire, et Dominique Lanfranchi, ingénieur, dépassent, eux, de peu la trentaine.
La société est créée en décembre 1998, grâce à une levée de fonds de 7,5 MF auprès de la Caisse des dé-pôts, de TechnoCom (fonds commun à France Télécom et Newbridge) et de T-Ventures (fonds de Deutsche Telekom). L’activité dé-marre rapidement avec un premier client, le groupe Viel, un opérateur interbancaire. La cible première de NetCentrex est toutefois constituée par les opérateurs télécoms, dont certains en sont actuellement à évaluer sa solution.
Composé de trois personnes au début de l’année 1999, l’effectif en compte aujourd’hui dix-sept, dont deux aux Etats-Unis, où les objectifs sont ambitieux. NetCentrex compte en effet y implanter l’ensemble de sa structure commerciale et marketing. Seuls resteront en France le siège, et la recherche et développement – structure pour laquelle la jeune entreprise se prépare à une dizaine d’embauches. Les uns seront des ingénieurs télécoms ayant une expérience dans le domaine de la commutation téléphonique. Les autres seront des développeurs Windows NT débutants. Pour la structure américaine, les profils recherchés sont marketing et commerciaux.
Afin de faire face à cette deuxième phase de croissance, de nouveaux investisseurs ont été sollicités à hauteur de quelque 60 MF. Il s’agit de Viventures (qui regroupe Mannesmann, Cegetel, Cisco, BT et le groupe Vial) et des capital-risqueurs américains New Bury et Crescendo, bientôt rejoints par un grand industriel, également américain. Si la réussite est au rendez-vous, les employés de NetCentrex en tireront les bénéfices, puisqu’une politique générale de stock options a été mise en place .


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Thierry Lévy-Abégnoli