Quatre jeunes pousses dans un même immeuble, qui se serrent les coudes, ce n’est pas commun. Un investisseur qui a son bureau dans leurs locaux, et qui y passe de deux à quatre heures par jour, ça l’est encore moins. C’est le concept du smart building, incubateur d’une nouvelle forme, qui rassemble, depuis avril, quatre jeunes sociétés dont l’activité est complémentaire : Smart up, Wap Research, Veepee et Wizzme. com. Toutes ces entreprises partagent bien plus que leurs bureaux. Elles ont toutes le même capital-risqueur, Sebastian Lombardo, à l’origine du projet. Et leurs fondateurs, qui se connaissent de longue date, ont pris des participations réciproques dans les différentes sociétés. “Ce sont des gens qui se connaissaient, qui avaient des idées, mais qui ne savaient pas comment faire pour créer leur entreprise “, résume Sebastian Lombardo. Tout le modèle repose sur la complémentarité de leurs activités, car elles partagent leurs ressources sur des secteurs comme la communication, la veille technologique ou le recrutement. Elles ont également pu s’offrir une directrice financière commune, avec un contrôle de gestion mutualisé. “Nous bénéficions d’un effet de volume et profitons de la logistique de chacun comme d’un service que nous ne nous refacturons pas encore ! “, s’exclame Eric Loesch, directeur commercial de Veepee. Par exemple, son entreprise fait profiter les autres de la liaison spécialisée à hauts débits qu’elle a installée pour ses besoins propres dans l’immeuble. Mais les quatre sociétés s’apportent également des affaires, et elles peuvent partager leurs clients. Quand, par exemple, un client de Smart up entame une réflexion sur l’Internet mobile, il lui conseille de descendre d’un étage et de passer voir Wap Research. Leurs métiers sont si proches qu’elles peuvent proposer des offres globales aux clients. “Etre dans un même immeuble est fondamental”, rappelle Yann Carré, fondateur de Wap Research. Mais alors, pourquoi ne pas avoir créé une seule société avec plusieurs divisions ? Plusieurs raisons à cela. L’une est financière : “Les investisseurs recherchent des modèles purs d’investissement. Il ne faut pas mélanger des modèles économiques,
des approches commerciales et des besoins de financement différents. Par ailleurs, un actif vaut plus quand il est concentré que lorsqu’il est dispersé”, rappelle Sebastian Lombardo. Tous estiment également que, pour être très pointu sur une technologie, il ne faut pas vouloir tout faire.
Enfin, avoir des sociétés distinctes leur permet de cultiver des esprits d’entreprise différents. Cependant, pour éviter les conflits, le métier de chacun doit être clairement défini. “C’est un exercice de style plus compliqué que de travailler seul, car il faut définir des règles de fonctionnement pour que tout se passe bien”, reconnaît Edouard Danel, patron de Smart up. Ces entreprises s’accordent à dire que si les locaux deviennent trop petits, elles déménageront pour être toujours dans le même immeuble.
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