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Ils conjuguent intuition et pragmatisme : Bill Coleman, de BEA Systems

L’alchimiste du middleware convertit en succès logiciels ses achats de briques d’infrastructure

La réussite de Bill Coleman force le respect. En six ans, il a propulsé BEA Systems parmi les grands de l’informatique. Pourtant, sa société n’était, à sa création, qu’une coquille vide, sans logiciel ni technologie. Aujourd’hui, BEA s’apprête à entrer dans le club très fermé des éditeurs réalisant un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard de dollars. Ce succès irrite même le mastodonte IBM, qui trouve que l’homme en fait trop. Mais lui poursuit son combat pour imposer son serveur d’applications avant que les poids lourds de l’informatique ne fassent parler la puissance et rattrapent le temps perdu. Son succès, Bill Coleman le doit autant à la justesse de ses convictions technologiques qu’à son don d’alchimiste. D’une technologie prometteuse, il fait un succès logiciel. En 1995, il man?”uvre Novell pour lui reprendre le moniteur transactionnel Tuxedo. En 1998, BEA se pose déjà en spécialiste du middleware. Un an plus tard, c’est l’entrée en Bourse. Entre-temps, Bill Coleman a fait son marché chez Digital et récupéré une messagerie applicative et un middleware objet (ORB). Il a aussi réorienté l’activité de BEA vers internet, acquérant Weblogic, un spécialiste du serveur d’applications Java. Deux ans plus tard, Bill Coleman est à la tête du plus important éditeur de serveurs d’applications. Et, déjà, il lorgne le commerce électronique. Avis aux éditeurs prêts à céder quelques technologies prometteuses.

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Olivier Roberget