Jeudi 23 mars 2000. 13h30. Centre national de supervision des opérations de Telefonica (CNSO), à Madrid… Les yeux rivés sur l’écran géant de contrôle graphique de plus de quinze mètres de long sur cinq mètres de haut, le chef de salle signale environ 1 700 incidents de transmission sur le réseau public téléphonique commuté (PSTN) de l’opérateur. En fait, 1 600 sont sans gravité et une dizaine assez sérieux, dont une panne de liaison entre la capitale espagnole et Ciudad Real, repérée en un coup d’?”il sur le panneau de surveillance par un changement de couleur du segment concerné. Devant sa station Unix, l’un des opérateurs intervient illico et redirige en temps réel, depuis son application de configuration de réseau, les communications touchées par la coupure.
Une représentation graphique complexe
Sans l’outil graphique, cette réactivité serait impensable. Pour bâtir les interfaces de visualisation de ses infrastructures, Telefonica s’en est remis fin 1997, comme France Télécom, BT ou Deutsche Telekom, aux compétences d’Ilog, le spécialiste français des composants logiciels. Date à laquelle l’opérateur ibérique a confié à sa filiale chargée de la R&D, Telefonica I+D (Investigacion y Desarollo), le projet de refonte de son système de gestion de trafic (SGT).
SGT est une application mise en place au début des années 1990 et destinée à fournir à tout moment les mesures de trafic et l’état des différents objets (n?”uds, liens, etc. ) du réseau voix de Telefonica. A l’époque, son interface graphique avait été développée en C++/Motif. Une tâche “coûteuse aussi bien en conception qu’en formation”, se souvient Antonio Castillo, directeur général du développement de Telefonica I+D (TI+D). Sans compter qu’il a fallu revoir la première version de SGT pour l’adapter aux évolutions incessantes du réseau PSTN, dont le nombre de centrales de commutation est passé de 5 en 1989 à 700 dix ans plus tard ! La richesse et la complexité de la représentation graphique étaient devenues telles que les fenêtres Motif des écrans du panneau géant, baptisé VidiWall (voir ci-dessus), éprouvaient le plus grand mal à se rafra”chir à la fréquence imposée par l’arrivée des alarmes.
Un défaut rédhibitoire auquel répond Ilog Views, la bibliothèque de composants graphiques C++ d’Ilog, que TI+D a principalement appréciée pour ses performances d’affichage 2D et sa souplesse d’adaptation aux besoins exprimés par les opérateurs de supervision. Flexibilité obtenue par le paramétrage de la multitude d’objets télécoms fournis. Le développement de la nouvelle version de SGT, avec Views, a duré trois mois et demi, et les tests près de deux mois pour une mise en production en juillet 1998. Un résultat si convaincant que TI+D a de nouveau retenu Views pour la supervision de son réseau mobile. Mieux, c’est toute la gamme des composants du Français qui est aujourd’hui en service dans la cellule de R&D de l’opérateur : déclinaison Java de Views (supervision sur le Web offerte aux grands clients), Ilog Optimization (pour l’affectation des techniciens de terrain), ou encore Ilog Rules, pour le filtrage et la corrélation d’alarmes.
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