Ce n’est pas l’une des keynotes les plus connues de Steve Jobs. Pourtant celle du 7 janvier 1997, il y a 20 ans jour pour jour, marque le retour de son cofondateur dans les projets de la société. Après en avoir été écarté en 1985, il y revient via le rachat de sa société NeXT par Apple.
Encore considéré comme consultant, il est présenté par Gil Amelio, le PDG d’Apple à l’époque, et expose les futures orientations d’Apple durant 20 minutes sur les 45 que durent la keynote.
https://www.youtube.com/watch?v=4QrX047-v-s
Une vision du futur déjà bien établie
Presque 10 ans jour pour jour avant la keynote de présentation du premier iPhone, pas encore vêtu de son ensemble col roulé/jean/baskets, il explique ce que doit devenir Apple grâce à un discours d’une clarté marketing plus que limpide. Gil Amelio semble déjà bien loin des plans de Steve Jobs.
En une phrase, il résume la stratégie qu’adoptera Apple sous sa direction : « fournir des solutions pertinentes et convaincantes que les clients peuvent seulement trouver chez Apple. » De l’iMac à l’iPhone en passant par l’iPod, cette philosophie prendra tout son sens.
Les développeurs, meilleurs alliés d’Apple
Mais plus important encore, Steve Jobs comprend qu’il n’y arrivera pas sans les développeurs. Pour lui, Apple doit leur fournir la plateforme, l’intégration système et la puissance nécessaire aux développeurs pour qu’ils puissent s’exprimer. Avec le recul, cela est d’autant plus étonnant que Steve Jobs avait refusé d’ouvrir l’iPhone aux développeurs avant de se laisser convaincre par Art Levinson, membre du conseil d’administration d’Apple, et Phil Schiller, vice-président, avec le succès que l’on connait.
Aux développeurs en revanche de se concentrer sur la vision créative, la connaissance du marché et l’énergie entrepreneuriale. « On ne voit pas beaucoup de voitures garées sur les parkings des grandes entreprises le dimanche à 15 h », ironise-t-il.
L’héritage de NeXT dans le futur Mac OS X
Pour les aider, Steve Jobs explique alors comment Apple va s’appuyer sur les possibilités de Mach OS (qui sera le noyau du futur Mac OS X) grâce à toute la partie OpenStep héritée de NeXT. En leur fournissant des outils de programmation orientés objet, Steve Jobs pense que « deux à trois développeurs dans un garage pourront concevoir un logiciel entre 6 à 9 mois seulement », comme un clin d’œil aux débuts d’Apple, dans le garage de ses parents en compagnie de Steve Wozniak.
Steve Jobs en profite également pour détailler rapidement les autres attributs du futur Mac OS X. Déjà en 1997, il était annoncé comme pouvant tourner sur les processeurs Intel ; une transition qui interviendra finalement sur les machines Apple en 2005.
« J’aurais dû rester 20 minutes de plus au Xerox Park »
Puis il explique comment le prochain système d’exploitation devrait intégrer des capacités réseau. « Quand je suis allé visité le Xerox Park en 1979, j’avais été impressionné par leur interface graphique. Mais j’y avais également aperçu comment ils utilisaient la programmation orientée objet et aussi le réseau. Ils s’envoyaient déjà des e-mails, en 1979 ! Si seulement j’étais resté 20 minutes de plus », explique Steve Jobs devant un public hilare.
Enfin, son intervention se termine par deux démonstrations. Pour la première, Steve Jobs lance la lecture de cinq vidéos en même temps, tout en écrivant un mail. Il glisse-dépose même l’une d’entre elles dans son message pour montrer que la manipulation y joint directement une capture d’écran.
L’autre porte sur la programmation orientée objet. « En éliminant 80 % du code écrit par les développeurs, ils pourront se concentrer sur les 20 % de code qui font vraiment la particularité de leur application ». En août et septembre de la même année, il tiendra deux autres keynotes consécutives, cette fois en tant que PDG. La renaissance d’Apple pourra alors commencer.
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