01 Réseaux : Contrairement à l’audiovisuel, où cela vous a plutôt réussi, pourquoi avoir mis si longtemps à vous décider à intervenir dans les télécommunications ?
François Jaclot : On ne peut pas dire que nous ayons mis longtemps à nous décider. Il y a dix-huit mois, personne ne parlait de la boucle locale radio (Suez-Lyonnaise détient 18 % de FirstMark France, à qui a été attribuée l’une des deux licences nationales, NDLR), et l’UMTS, aujourd’hui, n’existe pas encore ! Quant au câble, l’arrivée du numérique est récente, et nous en avons pris aussitôt le virage.
01 R : Le radiotéléphone vous a déjà échappé à deux reprises, et le bilan du câble – notamment dans l’accès à Internet – n’est guère flatteur. Comment comptez-vous inverser la tendance ?
F. J. : Le passé est le passé. Le problème d’Internet sur le câble, c’est qu’avec les nouvelles technologies, un peu comme avec le GSM à ses débuts, il faut bien essuyer les plâtres. Il est vrai que nous avons eu des problèmes de configuration du réseau et que nous avons dû faire une pause durant un an. Nous sommes en phase de relance commerciale avec un fort accent sur le télémarketing et les offres couplées Télévision et Internet. Dans le domaine de l’accès au Web, nous avons d’ailleurs doublé le nombre d’abonnés en un an (soit 60 000 abonnés à la fin de 2000). Le téléphone sur le câble est, lui, lié à l’arrivée de la technologie IP, et nous aurons une offre en 2002.
01 R : Comment ressentez-vous le fait d’être présenté comme le futur lauréat pour la quatrième licence UMTS ? Cela ne risque-t-il pas de se transformer en handicap ?
F. J. : Vous avez remarqué que nous ne crions pas victoire. Nous avons tout à fait conscience qu’il s’agit d’une compétition avec un cahier des charges extrêmement rigoureux à satisfaire.
01 R : On vous a assez peu entendu sur le prix des futures licences UMTS, contrairement aux autres opérateurs. Est-ce à dire que le chiffre de 32,5 milliards de francs vous convient ?
F. J. : C’est le haut de la fourchette que nous avions envisagée. Il s’agit d’une donnée, et nous l’intégrons comme telle. Pour l’instant, nous faisons tourner notre modèle, et nous n’avons pas de raisons de douter de la rentabilité de notre investissement.
01 R : Le p.-d.g. de Vivendi Universal s’est déclaré hostile au roaming en faveur du quatrième opérateur UMTS. Quelle est votre position ?
F. J. : Le roaming est prévu dans le cahier des charges. Ce sera d’ailleurs un élément important de notre décision de concourir. Pour ce qui est d’accueillir des opérateurs virtuels ou de faire de la revente de bande passante, ce n’est pas notre priorité. A contrario, nous sommes pour le partage des points hauts. C’est une question de salubrité écologique et d’intelligence économique.
01 R : Si vous deviez décrocher la quatrième licence, en quoi vous différencieriez-vous de vos concurrents ? Quelle est, en fait, la philosophie qui sous-tend la démarche de Suez-Lyonnaise dans l’UMTS ?
F. J. : Nous adopterions alors une stratégie de différenciation avec une forte intégration entre les contenus et les services, ainsi qu’une organisation géographique fortement décentralisée dans un souci d’aménagement du territoire. Être proactifs et aller vite sera fondamental pour nous. Pour le reste, notre stratégie commerciale est encore confidentielle.
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