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Il faut rester vigilant et tirer les leçons de l’expérience

Les entreprises utilisatrices et les fournisseurs ont baissé la garde… sans toutefois s’être totalement détachés de la problématique an 2000. Ils comptent tirer les enseignements du projet du siècle.

Démobilisés ? Certainement pas ! Il est vrai que dans la semaine qui a suivi cette échéance la plupart des entreprises utilisatrices ont démonté les dispositifs spécifiques qu’elles avaient mis en ?”uvre pour le passage à l’an 2000. Mais, généralement, il y a toujours une cellule de veille, ne serait-ce qu’avec une seule personne, qui reste attentive aux éventuels problèmes résiduels”, affirme Vincent Balouet, un expert qui a travaillé plusieurs années sur la problématique an 2000 pour le compte du Clusif, de la FFSA (Fédération française des sociétés d’assurances), du Medef et de l’Association des maires de France. Pour lui, les enseignements à tirer d’un tel projet devraient nourrir la réflexion des entreprises encore un certain temps. À commencer par l’approche méthodologique à mettre en place. Il estime, en effet, que ce type de projet, transversal et relativement nouveau pour les entreprises, est appelé à modifier profondément leurs habitudes. En interne tout d’abord, en impliquant des services qui ne travaillent jamais ensemble, mais aussi vis-à-vis de l’extérieur, avec, au premier plan, les pratiques touchant à la relation client-fournisseur.

Ne pas se démobiliser

Autre aspect révélé par le projet du siècle : les effets de bord engendrés par la communication des coûts du projet. La facture de 120 milliards de francs payée par les entreprises françaises pour mettre leurs systèmes d’information en conformité a donné lieu à diverses interprétations : gage d’une véritable prise de responsabilité pour les uns, fruit – juteux – d’une trop grande naïveté, pour les autres.
Pour Antoine Marcq, le responsable an 2000 au sein de la SSII Sopra, l’heure n’est pas à la démobilisation, mais plutôt à un “retrait de la surmobilisation “. Pour assister ses quelque 10 000 clients directement concernés par son activité progiciels, Sopra avait mis sur le pont 25 collaborateurs dans la nuit du 31 décembre. Pendant tout le week-end, près de 300 commerciaux et techniciens se sont relayés par roulement afin d’aider les entreprises qui appelaient en cas de problème. Une vingtaine d’appels seulement concernant directement l’an 2000 ont été enregistrés, et tous pour des questions ayant une incidence mineure.

Prochain objectif : l’euro

“Nous avions prévu de travailler tous les week-ends de janvier, mais cette décision a été annulée dès la semaine qui a suivi le passage à l’an 2000, explique Antoine Marcq. Nous restons malgré tout très attentifs aux traitements qui auront lieu en fin de mois, comme le calcul des agios par les banques et l’établissement des paies, toujours lourds en janvier avec les différentes régularisations.” Sopra s’attend à devoir intervenir pour quelques problèmes résiduels liés à l’an 2000, mais les modifications rentreront dans le cycle standard de la maintenance apportée à ses produits.
Les fournisseurs informatiques et les entreprises utilisatrices devront cependant savoir tirer profit de cette mobilisation exceptionnelle. Car d’ores et déjà se profile une autre échéance dont le report est exclu : celle, en 2002, du passage à l’euro.

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PHILIPPE JANIAUX