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Il faut faire ses preuves en France

Informaticiens ou pas, les Français sont loin d’être les premiers de la classe en termes de mobilité géographique. Les cadres rechignent à s’expatrier et boudent les…

Informaticiens ou pas, les Français sont loin d’être les premiers de la classe en termes de mobilité géographique. Les cadres rechignent à s’expatrier et boudent les langues étrangères. Aussi les candidats prêts à exercer leurs talents au-delà des frontières sont-ils plutôt appréciés, voire recherchés.Mais peu d’entreprises recrutent directement en France pour un départ immédiat à l’étranger. C’est une autre habitude nationale: il faut avoir passé quelques années en France, histoire de faire ses preuves et d’acquérir la culture de l’entreprise, avant de se voir proposer des missions hors de l’Hexagone.La situation varie sensiblement d’une entreprise à l’autre et en fonction des métiers. En règle générale, les constructeurs -lorsqu’ils recrutent- et les éditeurs offrent de meilleures perspectives que les SSII. Mais tout dépend du contexte. Par exemple, lorsque Syntegra, la branche services de British Telecom, a acheté Europe Informatique, la perspective de mobilité internationale a changé. “Il s’est produit une véritable rupture, constate Eric Le Mer, PDG. De nombreux collaborateurs ont vu là l’occasion de partir en Grande-Bretagne ou dans l’une des soixante filiales de British Telecom. Certains suivent déjà des formations d’un ou deux ans en Grande-Bretagne.”Autre exemple, Gilles Reboul, responsable du recrutement chez Sopra, ne recrute pas directement pour l’international, “mais la conjugaison du métier d’éditeur de progiciels et de prestataire de services amène la société à mener des missions à l’étranger”. Dans ce cas, le collaborateur part plusieurs mois pour un projet d’intégration de progiciel, puis il revient en France.L’âge de la société est aussi déterminant. Les entreprises les plus récentes ont tendance à se positionner d’emblée sur le marché mondial et offrent généralement de nombreuses possibilités à l’étranger. Gemplus, basé à Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône, réalise près de 90% de ses activités hors de France et tient ses réunions en anglais! “Nous enregistrons une forte mobilité du personnel, d’abord formé au siège pour poursuivre sa carrière à l’international, reconnaît Philippe Monteillier, responsable des ressources humaines. Les marchés des nouvelles technologies sur lesquels nous sommes positionnés sont internationaux. Les candidats le savent, et c’est souvent pour cela qu’ils veulent rejoindre Gemplus.” La situation est un peu la même chez Ilog, éditeur de composants logiciels. L’internationalisation y est un fait: Ilog compte quinze nationalités parmi ses salariés en France, et de nombreux Français travaillent dans ses filiales à l’étranger.Paradoxalement, la mobilité internationale n’est pas plus courante dans les grandes entreprises. “Les gens entrent chez Microsoft plus pour la taille de l’entreprise que pour sa dimension internationale”, explique Nathalie Mercier, responsable emploi et carrière. Ce n’est que plus tard, lorsqu’ils connaissent bien la société, qu’ils expriment leur envie de bouger. C’est toujours possible si le métier du candidat peut s’exporter. Sauf exception, les profils techniques ou marketing sont plus internationaux que les commerciaux.Enfin, dans les sociétés de services, la mobilité géographique dépend de la dimension internationale des missions. Ainsi, pour servir son client Carrefour, IBM Global Services envoie une centaine de personnes en mission dans les pays où le distributeur est présent.

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Sophy Caulier