La révolution informationnelle met au centre de toute chose les connaissances de chacun. Elle bouleverse le partage de l’information en la rendant accessible et abondante. Elle révolutionne les processus de production en mettant
au c?”ur du travail sa composante intellectuelle. Elle bouscule la répartition de la fabrication des richesses en mondialisant les flux de production en réseau. Pour le moment, le politique reste, au mieux, spectateur de cet affrontement entre
intérêt collectif et intérêt des actionnaires ; au pire, comme avec le gouvernement sortant, il conjugue manque d’ambition globale et attaques incessantes contre les biens communs.Le premier combat doit porter sur la démocratisation des TIC. Celle-ci passe par trois vecteurs de partage de l’innovation : accès, équipement, usages. Un pôle public du numérique doit coordonner l’aménagement
numérique du territoire : très haut-débit pour tous et, partout, péréquation tarifaire. Pour l’équipement, des ordinateurs abordables ?” moins de 500 euros (TTC) avec une TVA à 5,5 % ?” et indépendants
?” logiciels libres et lutte contre la vente liée ?” aideront à aller vers un taux d’équipement des ménages de 75 % d’ici à 2008.Concernant les usages, nous proposons un plan de formation d’urgence des enseignants et des élèves, et la mise en place d’une filière TIC incitant à la réorientation vers les matières scientifiques. Il s’agira
d’éduquer aux usages tout autant qu’à la technique. La production de contenus pédagogiques libres sera encouragée dans l’éducation. Ces trois axes d’action, aujourd’hui complètement abandonnés par l’Etat,
sont également source d’emplois privés comme publics, de croissance, et de modernisation collective.
Constituer une agence de développement du logiciel libre
Notre deuxième combat passe par les formats et les licences. L’interopérabilité, les logiciels, et les contenus libres sont la condition d’un développement rapide et socialement performant des TIC. Ils sont menacés par les
lois UMP-UDF : DADVSI, LSI, LCEN, un RGI (référentiel général d’interopérabilité) peu contraignant, et toujours pas promulgué pour ne pas gêner le lancement d’un produit de l’éditeur hégémonique…La droite est toute au service des multinationales du loisir et des grands éditeurs de logiciels. Nous proposons, au contraire, de constituer une agence de développement du logiciel libre. L’ensemble des fonctions (hospitalière,
territoriale, et d’Etat) et des établissements publics doit faire un usage privilégié des logiciels libres et des formats ouverts et interopérables.La loi DADVSI sera abrogée. Une plate-forme publique de téléchargement aidera à la mise à disposition de créations librement téléchargeables et à la rémunération des créateurs par une mise à contribution des profits privés du secteur.
Les DRM (Digital Rights Management) seront encadrés. Les biens communs informationnels seront universalisés et mis sous licence libre. La France interviendra sur le plan européen pour une renégociation de la directive EUCD
(European Union Copyright Directive) et pour une interdiction durable de la brevetabilité logicielle.
Un droit d’auteur pour les salariés
Enfin, le travail de salariés n’est plus mesurable en unités de temps. La création de valeur réside dans la recherche et dans l’appropriation des connaissances, et des compétences. Comment ne plus opposer gains de
productivité et partage des richesses, épanouissement des salariés et création de valeur ? Le capitalisme accapare les capacités d’imagination et de créativité des artistes comme des salariés en prélevant leur temps hors travail et en
confisquant leur production immatérielle. La gestion du dividende numérique doit reconnaître aux salariés le rôle de producteurs des idées dont ils sont les auteurs. Un droit d’auteur pour les salariés doit être institué.Nous sommes dans un nouveau monde. Tout y devient possible : universaliser le savoir, réduire la pénibilité du travail et sa durée pour le rendre agréable et valorisant, utiliser la productivité du travail pour mieux partager les
richesses, éradiquer l’illettrisme, promouvoir un patrimoine commun immatériel, créer de nouveaux services publics… Pour cela, nous choisissons la société du partage, celle construite sur ce que Bill Gates appelle avec mépris le
‘ communisme informationnel ‘.Retour au dossier d’ouverture
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