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Il faut corriger les défauts de l’informatique

Tout d’un coup, après vingt ans passés à utiliser et à commenter l’informatique, un doute m’assaille : et si cette industrie était passée en partie à…

Tout d’un coup, après vingt ans passés à utiliser et à commenter l’informatique, un doute m’assaille : et si cette industrie était passée en partie à côté de la plaque ? La grogne des directeurs informatiques européens d’un côté, l’insatisfaction d’une majorité des utilisateurs individuels de l’autre : autant de signes évidents d’un vrai malaise. Malgré tous les progrès, malgré le caractère indispensable des nouvelles technologies dans de nombreux domaines, il est paradoxal de constater, vingt ans après, un tel niveau de mécontentement. D’où peut-il venir ?Pour ma part, je pointerai trois causes essentielles : l’obsolescence, la virtualité et le manque de formation. L’industrie informatique a bâti son succès sur la loi de Moore, qui lui permet de renouveler son catalogue deux fois par an. Ce qu’aucune autre industrie n’est capable de faire. Un peu comme si le pétrole n’avait pas arrêté de couler en abondance : il nous donnerait aujourd’hui des voitures de cinq litres de cylindrée, consommant trente litres aux cent kilomètres. L’informatique s’est donc focalisée jusqu’à l’obsession sur de nouvelles fonctions, sans se demander si elles étaient utiles ou accessibles. La virtualité, elle, c’est le pain bénit des logiciels : il suffit d’écrire dans son coin quelques lignes de programmes pour pouvoir espérer faire des affaires avec des marges de 40 %. Là aussi, aucune autre industrie n’a un tel rendement. Du coup, Windows est une usine à gaz au lieu d’être un système presse-bouton. Et l’ordinateur, qui n’est pas tellement plus jeune que le magnétoscope, reste cent fois plus compliqué à utiliser.Le manque de formation, enfin, résulte d’une démission généralisée des gouvernements et des entreprises face à un problème pourtant relativement simple à résoudre. Qui sait aujourd’hui taper correctement sur un clavier ? Heureusement, tous ces défauts de jeunesse peuvent se corriger. A condition qu’utilisateurs et entreprises fassent vraiment entendre leur voix. En attendant, bonnes fêtes de fin dannée à tous, et rendez-vous pour notre numéro de rentrée, le 11 janvier !

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Luc Fayard