Eliminer un rival politique sera peut-être plus facile à l’avenir, grâce à l’intelligence artificielle et au faible niveau de sécurité informatique des hôpitaux. Des chercheurs de l’université israélienne Ben Gourion viennent en effet de montrer qu’il était possible d’intercepter les images générées par un scanner médical et de les modifier au travers d’un logiciel qui s’appuie sur des réseaux neuronaux antagonistes génératifs (Generative Adversarial Network, GAN).
Ce type d’intelligence artificielle est capable de créer des images fictives qui ont l’air aussi vraies que nature. En appliquant cette technologie à l’imagerie médicale d’un scanner, les chercheurs arrivent, par exemple, à créer de faux nodules cancéreux dans l’image d’un sujet sain. Inversement, ils arrivent également à « effacer » des tissus malades.
Dans une vidéo YouTube, les chercheurs montrent comment une telle attaque pourrait être réalisée concrètement. On y voit une personne s’introduire dans la salle de pilotage d’un scanner et insérer au niveau du réseau informatique un équipement d’interception basé sur un simple Raspberry Pi. Celui-ci récupère les images envoyées par le scanner et les transmet au pirate qui peut alors les modifier et les copier sur les serveurs de l’hôpital. Et le tour est joué.
D’après les chercheurs, altérer les images médicales peut répondre à plusieurs objectifs malveillants. Un groupe politique pourrait ainsi éliminer un adversaire en lui inventant une maladie grave. Un pirate pourrait rançonner l’hôpital, car lui seul serait capable de rétablir les images d’origine. Des criminels pourraient saboter l’enquête d’un médecin légiste. Un particulier pourrait altérer ses propres images pour arnaquer son assurance. Etc.
Pourtant, tous ces risques peuvent être facilement éliminés avec des technologies bien connues. Il suffirait d’installer le protocole TLS pour chiffrer les canaux de communication entre le scanner et les serveurs de stockage. Pour garantir l’intégrité des images stockées sur ces derniers, on pourrait utiliser des signatures électroniques ou des tatouages numériques (watermark). Rien de bien sorcier.
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