« On ne fera jamais d’OLED ». La déclaration de Jérôme Neiss, responsable de la division TV chez Samsung France, a le mérite d’être claire. A l’occasion de l’édition 2016 de l’IFA, la marque coréenne a affirmé une fois de plus la supériorité sa technologie Quantum Dot, par rapport à l’OLED, pourtant massivement utilisé dans les téléviseurs haut de gamme de ses concurrents, LG en tête. Samsung l’avait même utilisé en 2013 dans l’un des ses modèles, désormais retiré de sa gamme.
Pour comprendre la technologie, il suffit de s’imaginer un pixel classique où chaque composant de couleur (rouge, vert et bleu) ne nécessiterait qu’un faible rétroéclairage pour restituer une palette plus fidèle. Quand un pixel classique fournit beaucoup de bleu, le pixel Quantum Dot donne à disposition presque autant de chaque couleur. A la manière d’un peintre qui disposerait d’une palette étendue, il est alors bien plus facile à la dalle de composer une image fidèle à celle d’origine.
La durée de vie de l’OLED toujours en question
Si la technologie s’annonce prometteuse, elle ne fait toutefois que capitaliser sur le LED, présent dans les téléviseurs plats depuis leurs avènement dans les années 2000. Pourquoi alors ne pas se lancer sur l’OLED dont les mérites, notamment le contraste infini dû à des noirs parfaits, sont vantés par la concurrence ? « L’OLED utilise des composants organiques qui s’usent au fur et à mesure qu’on les sollicite », explique Jérôme Neiss. Cela peut aboutir à un phénomène de marquage comme on le connaissait déjà à la grande époque des téléviseurs plasma. Difficile à justifier auprès des clients dont le cycle de renouvellement des téléviseurs n’est que de deux à cinq ans.
« Comme le Quantum Dot n’utilise que des composants inorganiques, nous garantissons la qualité de notre dalle pendant dix ans, abonde le responsable. Nous avons testé la technologie pendant 30 000 heures d’affilée et la qualité de l’écran était exactement la même au début qu’à la fin ». Il est également plus difficile de produire des écrans OLED de très grande taille. Le processus de production implique en effet des défauts plus fréquents sur les dalles et donc une perte supérieure au LED. En agrandissant la diagonale, on multiplie les chances de voir ces imperfections apparaître, ce qui entraîne immanquablement un coût supérieur.
Et si le Quantum Dot débarquait sur les smartphones ?
Pourtant, Samsung est un fervent défenseur de la technologie concurrente, notamment sur les petites diagonales. Ses écrans AMOLED équipent maintenant en effet l’ensemble de sa gamme de smartphones : Galaxy J, Galaxy A, Galaxy S et Galaxy Note. « La problématique n’est pas la même sur ces appareils, sur lesquels on désire des couleurs riches et vives. Le Quantum Dot permet d’obtenir les couleurs plus fidèles ce que nécessite un téléviseur », justifie Jérôme Neiss.
Bien que le rétroéclairage nécessaire pour le Quantum Dot soit inférieur à celui d’un écran LED classique, il consomme également toujours plus que l’OLED. Un argument de plus à l’heure où les batteries des smartphones restent désormais leur limitation principale.
L’avenir du Quantum Dot semble donc prometteur, Samsung semblant surinvestir dans cette technologie. « On peut même imaginer qu’à terme, les pixels Quantum Dot puissent être auto-émissifs », espère Jérôme Neiss, un peu à la manière de l’OLED, ce qui le rendrait donc plus économe en énergie. Dans ce cas, pourquoi ne pas imaginer l’utiliser bientôt dans les smartphones ? « Nous n’avons aucun projet dans ce sens à communiquer », élude-t-il. Mais la piste pourrait bel et bien devenir sérieuse pour l’avenir des écrans de nos téléphones.
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