Voilà déjà quelques années qu’Internet Explorer est le sujet de railleries de la part de nombreux internautes, qui lui préfèrent Firefox, voire Chrome. En réunissant une centaine de journalistes à San Francisco pour la présentation de la bêta de la nouvelle version de ce qui reste le plus populaire des navigateurs, Microsoft a choisi de passer à l’offensive, avant même la version définitive du produit.
La présentation de Dean Hachamovitch, chef de la division Internet Explorer à Redmond, l’a bien montré. Durant son intervention, ramassée mais énergique, M. Hachamovitch a particulièrement insisté sur la gestion de l’accélération matérielle, le principal avantage d’IE9 sur la concurrence… « IE9 utilise toute la puissance de votre PC », a-t-il martelé. Comprenez qu’il profite des processeurs multicœurs et de la puce graphique pour accélérer grandement l’affichage de certaines pages complexes.
Et c’est flagrant : IE9 laisse littéralement sur place ses concurrents. Attention, pas sur des pages Web classiques, mais sur des sites riches en HTML5, comme les nombreuses démos technologiques que Microsoft a tenu à nous montrer. Et prend aussi largement l’avantage, y compris sur des navigateurs gérant partiellement l’accélération matérielle, tels que la dernière préversion de Chrome 7 ou de Firefox 4.
A titre d’exemple, la démo Screen Reading, proposée sur le site de test de Microsoft, prend 14 secondes avec IE9… Mais 7 minutes avec la dernière bêta de Firefox 4, voire 30 minutes avec la dernière version de Chrome !
Un webshow dédié à IE9
Un gigantesque showroom présentant les démos mises au point par des développeurs prestigieux était là pour enfoncer le clou. C’est même l’artiste et webdesigner star Joshua Davis qui a inauguré l’événement avec son projet d’art collaboratif EndLess Mural.
Par ailleurs, de nombreuses agences de création Web, notamment françaises (comme le GroupeReflect, avec Mona, ou Steaw Design, avec une superbe BD en HTML5) ont assuré le spectacle avec des dizaines de démos pour le moins impressionnantes. La plupart fonctionnent avec tous les navigateurs modernes, mais il est précisé qu’il est préférable de télécharger IE9 pour en profiter pleinement.
On remarquera d’ailleurs un paradoxe. Si Internet Explorer n’a jamais été aussi respectueux des standards qu’avec cette neuvième version, les sites qui profitent de ses nouvelles fonctions restent difficilement accessibles aux butineurs concurrents, qui n’ont pas – pour le moment – autant de chevaux sous le capot.
Et les nouvelles fonctions, alors ?
« Ce sont les sites qui comptent, pas le navigateur », a indiqué Dean Hachamovitch pour expliquer ce qui avait poussé Microsoft à revoir le design d’Internet Explorer. Epuré, le navigateur reprend la barre unique à la Chrome et minimise les menus visibles à l’écran, pour laisser un maximum de place à l’affichage de la page.
Une page « vos sites les plus populaires », que l’on dirait intégralement copiée sur Chrome, fait également son apparition dès que vous ouvrez un nouvel onglet. Et, petit détail (gadget ?), les icônes à gauche de la barre changent en fonction du site que vous visitez.
Les utilisateurs de Windows 7 (et pas de Vista) peuvent désormais « accrocher » leurs sites préférés à la barre des tâches, pour y accéder en un clic. Cette fonction existait déjà sur Chrome et sur Firefox, mais Microsoft est allé plus loin, puisque les icônes peuvent également présenter des notifications (nombre de messages non lus dans Hotmail ou dans Facebook, par exemple).
D’autre part, un clic droit sur l’icône de la barre des tâches affiche, sur les sites compatibles, une série d’actions réalisables directement depuis le bureau (trouvez un vol, réservez une voiture, etc., sur un site de voyage par exemple).
De nouvelles mesures de sécurité
Par ailleurs, IE9 inaugure une nouvelle technologie, partiellement intégrée à la bêta, pour protéger ses utilisateurs de téléchargements dangereux. Déjà présente à IE8, la technologie SmartScreen évolue et comprend désormais un mécanisme de « réputation » pour repérer d’éventuels malwares. A chaque téléchargement, SmartScreen est interrogé pour savoir si le téléchargement est potentiellement dangereux ou non. SmartScreen laissera télécharger sans alerte un logiciel sans risque, mais produira une alerte si celui-ci est susceptible de contenir un virus.
Le service de réputation SmartScreen est déjà actif dans la bêta, mais fonctionne de manière « silencieuse ». Il sera automatiquement activé lorsque Microsoft aura acquis suffisamment de donnés sur son comportement et sur ses performances. Il est associé à un tout nouveau gestionnaire de téléchargements, fortement inspiré de celui de Firefox, qui permet notamment de reprendre un téléchargement interrompu, y compris après avoir quitté le navigateur.
IE9 est doté d’un gestionnaire de plug-in, qui indique pour chacun d’entre eux le temps de chargement, afin de repérer les greffons qui pourraient ralentir le navigateur. Et il est bien plus aisé de les désactiver, un temps ou définitivement. Plus important encore, IE9 améliore le comportement individuel de chaque onglet et, contrairement à son prédécesseur, il évite de fermer le navigateur lorsque seul un site ne répond pas dans un onglet.
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