Leader incontesté des processeurs d’ordinateurs, et de serveurs, où ses parts de marché sont insolentes, Intel pense déjà à l’étape d’après. Lors de la conférence d’ouverture de sa conférence annuelle (IDF, Intel développer forum), le géant des semi-conducteurs a parlé de beaucoup de choses, mais très peu de PC, son coeur de marché, et encore moins de Windows, jadis le partenaire incontournable de la marque de Santa Clara. La preuve : le seul constructeur informatique invité sur la scène était Michel Dell, PDG et fondateur de Dell qui présentait une tablette… Android. Le futur d’Intel se trouve donc en dehors de nos ordinateurs et sans Microsoft, et ça n’est ni plus ni moins qu’un changement d’ère.
La montre connectée en embuscade
L’ouverture de la conférence ne s’est donc pas faite avec Lenovo, Acer ou Asus, mais avec la marque de vêtements et d’accessoires Fossil. Représentée par Greg Mc Kelvey, responsable de la strategie et du marketing, la marque américaine n’a pas fait d’annonce directe mais par le biais d’allusions – première marque a travailler avec feu-Palm et Microsoft sur des montres connectées – les 4 000 personnes présentes au Moscone Center de San Francisco ont bien compris le message : les marques de vêtements et accessoires sont désormais une cible crédible pour Intel et son développement, par le biais de développement de mini composants. Et de data centers, la face cachée de l’électronique moderne.
Le médical pour promouvoir le big data
Si le wearable computing représente l’infiniment petit, Intel est aussi présent sur l’infiniment grand : le big data. Un marché où la clé est non plus le stockage des données – on parle de zetaoctets (10^21 octets !) à l’horizon 2020 – mais surtout la gestion et l’utilisation de ces données. Avec en exemple pratique, la gestion de dizaines de zeta octets annuels que devrait produire l’industrie médicale. Partenariat avec des institut de recherche contre le cancer, avec des centres de formation médicale, etc. À mesure que le monde de la médecine passe de plus en plus par la modélisation de systèmes – médicaments, organismes, prédictions épidémiques – Intel est décidé à y jouer un rôle majeur.
L’ancien monde est toujours là, mais Microsoft n’est plus de la partie
Les terrains de jeu d’Intel évoluent, tout comme ceux de ses partenaires. Le seul représentant de « l’ancien monde » informatique invité sur scène était Michael Dell, fondateur de la célèbre marque de PC. Et là encore, la rupture avec les années 90 et 2000 est d’importance puisque le produit présenté était une tablette fonctionnant sous Android. Sous couvert de la présentation de la technologie Intel RealSense, une combinaison de capteurs et de logiciels qui permet de modéliser et d’analyser des objets par le biais de la caméra de la tablette, l’information sous-jacente était l’éviction de Microsoft en partenaire de choix d’Intel. Car si le changement de focus vers les tablettes et le monde mobile était déjà acté, le manque de visibilité des produits Microsoft était criant. Et ce n’est pas Surface 3 qui semble pouvoir inverser cette tendance générale au sein de l’industrie IT.
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