En matière de serveurs, la tendance est à développer les gammes à la fois vers le très haut et vers le très bas”, constate Karen Benson, analyste au Gartner Group. Il s’ensuit une confusion dans les traditionnelles distinctions entre serveurs PC, serveurs Risc, mini-informatique et grands systèmes, qui ont tendance à se concurrencer.Ainsi, les premiers serveurs octoprocesseurs sur base Intel sont venus empiéter sur le marché des serveurs Risc dès 1999. Le mouvement s’est accentué depuis : bus système redondants, remplacement à chaud de composants critiques, partitions, architectures SMP ou Numa 8, 16, voire 32 voies, autant de technologies qui rapprochent les serveurs Intel des grands systèmes. Du côté des systèmes Risc, le phénomène a été encore plus clair. Les machines de pointe que sont les Enterprise 10000 puis 15000 de Sun ou les Superdome de HP ont été présentés, dès leur lancement, comme les concurrents des S/390 d’IBM, jusque dans l’offre de services qui les accompagne, avec des programmes de remplacement de mainframes.En contrepoint de cette aspiration vers le haut, les constructeurs ont développé des déclinaisons bas de gamme ou opéré des modifications de systèmes puissants pour concurrencer les serveurs Intel. Ainsi, IBM vend depuis peu un S/390 monoprocesseur pour PME, et propose d’utiliser ses AS/400 (iSeries), numéro un pour les progiciels depuis dix ans, comme plate-forme de middleware Java et web. Et Sun défie les architectures Intel sur leur terrain, avec des serveurs UltraSPARC vendus à moins de 1 000 dollars.Ainsi, les plates-formes, naguère plutôt cantonnées à des domaines fonctionnels limités, tendent à devenir plus polyvalentes : un S/390 peut héberger des serveurs web, une machine Intel de grosses bases de données. Et ce, d’autant plus que les éditeurs multiplient les portages de leurs applications dans différents environnements. “Même s’il existe des domaines de prédilection pour les différentes machines, et des besoins d’entreprise diversifiés, qui justifient l’existence d’une gamme très riche, on peut faire tourner quasiment n’importe quelle application sur n’importe quel type de plate-forme”, constate Nicolas Sekkaki, vice-président serveurs et stockage France et Benelux d’IBM. Comme le reconnaît Régis Nottet, directeur marketing produits et infrastructures chez HP, “aujourd’hui, les acheteurs s’intéressent moins à la puissance pure ou aux différences d’architecture Risc-Cisc qu’à la disponibilité”. Une étude IDC confirme d’ailleurs cette tendance : la disponibilité est devenue le premier critère d’achat d’un serveur, devant ses capacités d’intégration et sa puissance. Et, de fait, la disponibilité entraîne un nouveau critère de diversification des gammes chez les constructeurs. “Un serveur web peut être critique pour une entreprise. Certains serveurs départementaux ne doivent pas s’arrêter. Du coup, la sécurité a évolué de façon générale et concerne des machines moins coûteuses”, conclut Laurent Chaumereuil, responsable marketing serveurs de groupe chez Sun.
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