Nom de code : Pegase. Derrière l’animal mythologique se cache en fait un projet d’identification biométrique testé pendant deux ans par Air France auprès de 10 000 passagers volontaires.
Lancé en juin 2005, au terminal 2F de l’aéroport Roissy-Charles-de-gaulle, ce ‘ Programme d’Expérimentation d’une Gestion Automatisée et Sécurisée
(Pegase) ‘ s’est clos le 27 mai dernier.Pour la compagnie aérienne, qui a entièrement financé ce test, c’est un succès : ‘ Pegase a permis de fluidifier le passage de la zone publique à la zone privée d’embarquement. [Pour les compagnies
aériennes, NDLR], la compétition ne se fait plus dans les airs, mais au sol. Le temps d’attente au niveau de la police est toujours un goulot d’étranglement qui se traduit par du stress et de l’inconfort pour nos
clients ‘.
Reconnaissance d’empreintes digitales
Ainsi, le passage aux contrôles de police se faisait en une dizaine de secondes pour les voyageurs participant au test, contre des dizaines de minutes pour les autres. Les formalités étaient simplifiées. Après s’être inscrits auprès de
la police de l’air et des frontières, les passagers testeurs se voyaient remettre une carte. Ce fameux sésame comportait différents éléments d’identification dont l’empreinte des deux index de son possesseur. Ce dernier entrait alors dans un sas
spécifique conçu par Sagem. Il présentait sa carte devant un lecteur et posait simultanément l’un de ses index sur un scanner pour identification. Si les deux empreintes concordaient, la porte de sortie du sas s’ouvrait. En cas de problème, le
passager était dirigé vers un agent pour subir une identification manuelle.‘ Toutes les données gérées par la police aux frontières étaient stockées dans une base de données sécurisée pour laquelle nous avions une autorisation de la CNIL ‘, rappelle-t-on chez Air
France. A l’issue de ce test, les informations récoltées ont toutes été détruites.Si Pegase a pris fin chez Air France, le projet n’est pas mort. Au contraire. Il doit désormais obtenir l’approbation du ministère de l’Intérieur pour le déploiement d’un test de plus grande envergure. Avant son déploiement dans les
aéroports internationaux du territoire sous le nom de ‘ Parafes ‘ (Passage Automatisé RApide aux Frontières Extérieures Schengen). En raison du changement de gouvernement, personne n’a été capable de nous en dire plus au
ministère de l’Intérieur.Mais de tels systèmes ont déjà été déployés à l’étranger. Notamment, aux Pays-Bas à l’aéroport de Schipol où la carte Privium est commercialisée. Moyennant 99 euros par an, les passagers néerlandais des classes économiques en
provenance d’Europe (119 euros pour la business-class) sont identifiés par un scan de l’iris. Outre des facilités de passage, ils bénéficient de services supplémentaires comme la gratuité du parking à l’aéroport.
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